Le ministre de l’Intérieur, sous le feu des critiques dans l’affaire de la jeune rom expulsée Leonarda, explique sa politique en matière d'immigration dans les colonnes du "Journal du dimanche". Sa ligne : "l'application ferme du droit".
La démission ? Manuel Valls n’y a pas songé une seconde. "Je ne suis pas là pour créer du désordre", explique-t-il au "Journal du dimanche" (JDD) dans son édition du 20 octobre, qui lui demandait s’il aurait quitté son poste si François Hollande avait invité toute la famille Dibrani à revenir en France. Les appels à la démission du ministre de l’Intérieur se sont pourtant multipliés depuis le début de l’affaire Leonarda, cette jeune rom arrêtée au cours d’une sortie scolaire et expulsée vers le Kosovo.
Mais Manuel Valls entend poursuivre sa mission en suivant une seule ligne : "L’application ferme du droit"."J’ai assumé mes responsabilités de ministre" tout au cours de cette affaire, affirme encore le premier flic de France dans les colonnes du JDD. Il assure comprendre l’émotion suscitée par cette expulsion, concède, à l’instar de François Hollande, "un manque de discernement" des forces de l’ordre, mais rejette toute faute de ses troupes. "L’émotion ne peut pas être la seule boussole d’une politique", assure-t-il.
"Nous menons une politique de gauche"
Face aux vives critiques dont il a été l’objet - de la part de l’opposition, mais également au sein de son propre parti -, Manuel Valls justifie l’action de son ministère. "La France demeure une terre d’immigration, c’est son histoire. Pour que cette immigration demeure une chance, nous devons maîtriser les flux migratoires, explique-t-il. [La politique] que nous menons, respectueuse des droits, est une politique de gauche."
Et d’exhorter : "Soyons fiers de ce que nous faisons plutôt que de nous lamenter". Revenant sur l’action de son ministère depuis un an et demi, il rappelle : "Nous avons à notre actif l’abrogation de la circulaire du 31 mai 2011 sur les étudiants étrangers ; la fin du placement en rétention des familles en privilégiant l’assignation à résidence ; la fin du délit de solidarité, tellement décrié, et à raison, par les milieux associatifs".
Puis, défendant la "concertation nationale sur l’asile" qu’il a lancée, Manuel Valls souhaite vouloir "sauver [notre] système de l’asile à bout de souffle" en réduisant les délais d’examen et en simplifiant les procédures. Déterminé, il conclut : "Rien ne me détournera de mon cap".