Considéré comme un cadre historique d'Al-Qaïda, le Franco-Algérien Naamen Meziche, soupçonné d'être impliqué dans des projets d'attentats en Occident, a été mis en examen à Paris, a annoncé samedi une source judiciaire.
Considéré comme un cadre "important" de la cellule terroriste Al-Qaïda, le Franco-Algérien Naamen Meziche, expulsé le 9 octobre par le Pakistan vers la France, a été mis en examen vendredi 12 octobre par la justice française et écroué à Paris, a annoncé une source judiciaire samedi.
Meziche a été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste en vue de commettre des actes criminels, a-t-on précisé. Cela fait plus de dix ans que l'homme, environ 43 ans, est "dans le radar" des agents antiterroristes européens, même s'il n'a aucun casier judiciaire connu en Europe et que sa participation à des actes terroristes n'a jamais été établie.
Selon Roland Jacquard, "Ce qui intéresse les renseignements français, c’est que Meziche est probablement le terroriste qui connaît le mieux les filières de recrutement employées par [Al-Qaïda] pour attirer des jeunes djihadistes dans les camps d’entraînement".
itProche de la "cellule de Hambourg"
Né en 1970 à Paris, Meziche avait quitté la France au début des années 1990 pour l'Afghanistan, bastion d'Al-Qaïda, puis pour l'Allemagne, où il était devenu un proche de la "cellule de Hambourg", à laquelle appartenait certains des auteurs des attaques du 11-Septembre.
Détenu au Pakistan depuis seize mois, il a été expulsé mardi avant d'être cueilli dès sa descente d'avion par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Cette arrestation s'est faite sur commission rogatoire d'un juge d'instruction antiterroriste parisien, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en mars 2013.
Meziche avait été intercepté en mai 2012 avec trois autres Français dans une région reculée du sud-ouest du Pakistan, empruntée par les djihadistes car proche des zones tribales, principal bastion d'Al-Qaïda dans la région, et de l'Afghanistan.
Ces trois Français ont été expulsés vers la France il y a plusieurs mois. Ils sont toujours écroués et font également l'objet d'une enquête judiciaire distincte.
Sur le radar des services antiterroristes depuis plus de dix ans, Meziche n'a toutefois aucun casier judiciaire connu en Europe et son importance réelle au sein de la nébuleuse djihadiste reste sujette à débat.
L'affaire Merah encore dans les mémoires
Les enquêteurs français souhaitaient l'interroger sur des renseignements fournis par les services de renseignement allemands. Également au centre des préoccupations des policiers français, l'activité qu'a eue Naamen Meziche dans la zone frontalière pakistano-afghane et son éventuelle participation à des actes criminels.
Son cas devrait être suivi de près dans un pays encore marqué par l'affaire Mohammed Merah, qui avait tué sept personnes en mars 2012, affrimant agir au nom d'Al-Qaïda.
Comme l'avait déjà prouvé l'affaire Merah, la zone Afghanistan-Pakistan reste un aimant pour les djihadistes étrangers, y compris français, même si leur nombre semble avoir fortement baissé ces dernières années en raison de l'apparition d'autres fronts au Moyen-Orient, notamment en Syrie, ou en Afrique.
Avec dépêches