Condamnés en première instance pour le viol d'une femme de service de leur établissement, en 2004, six lycéens de Mâcon (Bourgogne), ont été acquittés en appel. Le témoignage de leur accusatrice a été mis en cause.
AFP - Six lycéens de Mâcon, condamnés en première instance pour le viol d'une femme de service de leur établissement en 2004, ont été acquittés en appel par la cour d'assises des mineurs de Dijon.
"En première instance, c'était une erreur judiciaire. Une nouvelle erreur judiciaire a été évitée", alors que l'avocat général avait requis huit à douze ans contre eux, s'est félicité Me Grégoire Lafarge, interrogé par l'AFP vendredi, au lendemain du verdict.
"Ils ont été victimes d'un système d'enquête complètement fou!", s'est-il offusqué, dénonçant "la façon dont ont été obtenus les aveux" de son client, qui ont été diffusés à sa demande devant les assises de Dijon.
"Quand un gosse de 17 ans est en garde à vue pendant 24 heures et qu'une enquêtrice lui crie dessus, lui disant +Tu vas aller en prison si tu n'avoues pas!+", on peut s'interroger sur les "méthodes" au commissariat de Mâcon, a-t-il ajouté, disant s'apprêter à "saisir la Chancellerie" dans ce dossier.
"Le cauchemar est enfin terminé pour moi et pour nous. Je vais pouvoir faire ma vie, car à cause du précédent jugement, j'avais perdu mon emploi et je vivais très mal cette situation, tout comme ma famille", a quant à lui déclaré Anis Snatah, l'un des acquittés, à l'issue du procès.
Les acquittés n'attaqueront pas leur accusatrice en justice en retour, a précisé Me Lafarge.
Les six accusés, mineurs au moment des faits, avaient été reconnus coupables en première instance par la cour d'assises de Chalon-sur-Saône du viol en réunion en janvier 2004 d'une femme de service de leur lycée professionnel de Mâcon (Saône-et-Loire).
Les six jeunes, qui ont toujours clamé leur innocence, avaient fait appel.
Leur acquittement tient à la mise en cause du témoignage de leur accusatrice. Elle a été déboutée dans un autre dossier de viol, a-t-on appris de source judiciaire.
Cette affaire avait entraîné la mise en détention provisoire d'un enseignant pendant deux ans, avant que son innocence ne soit reconnue, rapporte France Info qui a révélé l'information vendredi.
La cour a en revanche retenu l'extorsion de fonds pour deux d'entre eux, condamnés à six mois de prison avec sursis.