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Ama, l'entreprise bretonne qui tape dans l'œil des Google Glass

Une PME rennaise est la seule entreprise française a avoir été choisie par Google pour développer des jeux pour ses lunettes connectées. Les studios Ama ont déjà mis au point trois applications ludiques pour les fameuses Google Glass.

Une petite poignée de privilégiés a la chance en France de détenir en avant-première les fameuses Google Glass, dont la commercialisation n’est prévue qu’en 2014. Parmi eux, l’équipe rennaise des studios Ama (Advanced Mobile Applications) possède quatre exemplaires de ces lunettes connectées. Cet éditeur d’applications numériques est le seul en France à avoir obtenu l’accord de l’entreprise américaine pour développer des jeux pour son nouveau produit.

Une réussite mondiale

"On était à la Google I/O en mai 2012 [la conférence annuelle du géant de l’Internet, NDLR] lors de laquelle ils ont annoncé qu’ils recherchaient des développeurs d’applications pour les Google Glass, raconte à FRANCE 24 Guillaume Campion, chef de production chez Ama. On s’est inscrit. On a tenté notre chance et on a forcé le destin !" Pendant un an, la PME bretonne a tout fait pour convaincre la firme californienne de l’associer à son projet : "On a montré qu’on était bon techniquement car on a obtenu quelques mois plus tard le statut ‘Google play top developper’ [qui regroupent les meilleurs développeurs, NDLR]". 

Au cours des dernières années, la société Ama, créée en 2004 à Londres par Christian Guillemot, le plus jeune des cinq frères Guillemot qui codirigent notamment les célèbres studios Ubisoft, a en effet réussi à s’imposer mondialement dans le domaine des jeux et applications pour mobiles et tablettes. Avec des succès comme "Babel Rising", “Hills of Glory 3D” ou encore “Love Test Calculator”, l’éditeur, qui emploie 70 personnes mais seulement dix à Rennes, a généré des milliers de téléchargements, dont 11 millions en un an sur les seules plateformes Android et Google Play.

Du simple jeu à la réalité augmentée

Pour les lunettes de Google, dont Ama a reçu un premier exemplaire en avril dernier, les développeurs bretons ont déjà imaginé trois jeux. Ces prototypes à l’univers très différents explorent chacun à leur manière le potentiel interactif des Google Glass. Le premier, nommé "Time Travel", permet d’allier tourisme et technologie. "On imagine que je suis en ville. Je prends un monument en photo et je le partage sur un serveur qui reconnaît l’endroit grâce à la géolocalisation. Il me renvoie ensuite un cliché du même endroit mais dans le passé. C’est une sorte d’audioguide", explique Guillaume Campion.

Le second jeu, plus traditionnel, "Escape", reprend pour sa part le principe du solitaire, mais "avec un petit personnage qui doit sauter et relier toutes les cases". La troisième application expérimente de son côté l’univers de la 3D. "On l’a développé avec une société de Saint-Brieuc qui a fait un guide sur la faune et la flore sous-marine. Quand on regarde ce livre avec les lunettes, on peut voir les poissons en réalité augmentée", détaille, enthousiaste, le chef de production d’Ama.

Très motivée par ce défi technologique, la PME rennaise travaille déjà sur d’autres concepts spécialement dédiés à ces lunettes ultra-technologiques munies d’un mini-écran et d’un microphone. Même s’ils font désormais partie d’un cercle restreint, les studios Ama comptent toutefois en faire profiter d’autres entreprises. "Je vais essayer de monter un 'Glass Lab' à la fois pour développer d’autres applications et pour servir d’échanges avec des start-up qu’elles soit bretonnes ou d'autres régions françaises, précise Guillaume Campion. Nous n’avons pas la prétention de savoir tout faire. Nous avons eu la chance d’avoir les lunettes et nous voulons le partager avec d'autres".

Les jeux mis au point par cet éditeur pour les Google Glass ne sont pour l’instant pas disponibles. L'entreprise américaine dirigée par Larry Page garde encore le secret sur la date exacte de sortie de ses lunettes intelligentes, dont le prix de vente est pour le moment fixé à 1500 dollars (environ 1100 euros) pour les développeurs, mais elles devraient être sur le marché mondial en 2014.