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Nairobi : focus sur la communauté somalienne américaine

Dans la presse internationale, ce mercredi, la dimension internationale de l'attaque de Nairobi, focus notamment sur la communauté somalienne aux États-Unis, les terribles conditions de détentions des femmes en Russie et la réélection d'Angela Merkel qui inspire les dessinateurs non-européens.

Les journaux du monde entier reviennent pour le 3e jour consécutif sur l’attaque de Nairobi, qui selon le président kenyan s’est donc terminée hier. Le China Daily publie une photo en Une. On y voit un policier kenyan photographié par des journalistes. La couverture médiatique de cette attaque était énorme. Et même ce quotidien chinois, d’habitude très porté sur la Chine, en fait son sujet principal.

C’est que cette prise d’otage relève d’une dimension globale. Les victimes sont issues de nombreux pays, y compris d’ailleurs de la Chine. Et à cet événement global, le journal demande d’apporter une réponse toute aussi globale. Le quotidien publie le point de vue d’un spécialiste chinois de l’Afrique. Pour lui, le continent africain doit s’adapter à l’évolution du terrorisme. Les différents groupes (AQMI, Boko Aram, les Shebabs) se rejoignent, travaillent ensemble, affirme-t-il. L’Afrique doit donc tirer la "sonnette d’alarme" et les différents pays doivent coopérer en matière de lutte anti-terroriste. Pour cela, le monde entier doit se porter au chevet du continent en apportant des fonds, des supports techniques, en entrainant les troupes africaines et surtout en partageant les informations.

Surtout que ces réseaux et notamment les Shebabs ont une dimension globale, puisqu’ils recrutent dans plusieurs pays, particulièrement aussi aux Etats-Unis. C’est à lire sur le Daily Beast qui revient sur l’information selon laquelle plusieurs des terroristes avaient la nationalité américaine. Même si les autorités n’ont pas encore confirmées, des sources affirment que plusieurs membres du commando étaient originaires de l’Etat du Minnesota, un Etat qui comporte la plus large populations somalienne hors de Mogadiscio (environ 85 000 personnes). Et les Shebabs, depuis un certain nombre d’années, ont cherché à recruter là bas : dans les mosquées, par du bouche à oreille ou surtout aussi grâce à des vidéos postées sur Internet. Ils ciblent majoritairement des jeunes en difficulté, sans emplois dans une communauté dont plus de la moitié des moins de 30 ans sont au chômage. Il est très difficile de vérifier les chiffres, mais le journal en ligne cite un membre de la communauté, dont le fils est mort au combat en Somalie après s’être engagé chez les Shebabs. Selon lui, au moins 40 personnes ont été ainsi recrutés depuis 6 ans.

Même si cette communauté est ciblée par les Shebabs qui cherchent à y recruter, c’est en même temps la plus grande chance pour la Somalie. C’est ce qu’affirme l’International Herald Tribune. Les membres radicalisés de cette communautés somalienne du Minnesota ne sont en fait que très peu nombreux, explique James Ferguson qui a écrit plusieurs livres sur la Somalie. En fait, la diaspora somalienne est très importante pour le pays. Beaucoup de ses membres ont ouvert de petites affaires parfois lucratives dans les villes américaines. Et certains envoient une partie de cet argent pour reconstruire le pays. Par ailleurs, ces membres sont d’importants conseils pour le gouvernement récemment installé à Mogadiscio et lui aussi, en parti issu d’anciens de la diaspora. Finalement ces communautés de l’étranger, aux Etats Unis, ou encore en Grande Bretagne sont la plus "grande chance" pour un avenir stable de la Somalie, affirme le journaliste.

On passe à un tout autre sujet avec cet article du journal britannique The Independent qui revient sur la lettre publiée lundi par l’une des membres des Pussy Riot, en prison en Sibérie. Une lettre qu’avait publiée notamment le Guardian lundi et dans laquelle la Pussy Riot expliquait qu’elle allait entamer une grève de la faim pour protester contre les conditions de détention qu’elle subit dans sa prison en Sibérie.

Pour The Independent cette lettre jette la lumière plus généralement sur les conditions effroyables réservées aux femmes dans les prisons russes. Elles travaillent 17 heures par jour, ne dorment que 4 heures par nuit, sont intimidées par des détenues plus âgées, doivent parfois rester de longues minutes debout dans le froid. Résultat, selon des statistiques réunies par l’Université de New York et citées par le journal, plus de 4000 détenues (femmes) sur 700 000 sont mortes en 2012 en Russie. C’est deux fois plus qu’aux Etats Unis. Selon une journaliste russe citée par l’Independent, les conditions de détention n’ont finalement pas changé depuis l’époque des Goulags.