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La CDC aurait encaissé la première perte de son histoire

La Caisse des dépôts (CDC), considérée comme le bras financier de l'État, a enregistré une perte nette de 1,5 milliard d'euros en 2008, la première de son histoire, selon "Les Échos". La CDC n'a ni confirmé, ni démenti cette information.

AFP - La Caisse des Dépôts (CDC) a enregistré une perte nette de 1,5 milliard d'euros en 2008, la première de son histoire, en raison de "moins-values sur son portefeuille de participations" liées à l'effondrement des marchés financiers, affirment Les Echos dans leur édition de jeudi.

Interrogée par l'AFP, la CDC n'a ni confirmé, ni démenti cette information, indiquant simplement dans un communiqué que ses comptes "ont été affectés par des provisions" et par des dépréciations "sur des titres qu'elle n'a pas vendus". La publication de ses résultats est prévue le 16 avril.

Selon le quotidien économique, "c'est en fait l'effondrement des marchés financiers qui fait basculer dans le rouge les comptes de la CDC, contrainte à constater des moins-values sur son portefeuille de participations".

"L'intervention de la Caisse sur plusieurs de ses participations stratégiques comme Dexia" a également contribué à cette perte, poursuivent Les Echos.

La Caisse des dépôts, considérée comme le bras financier de l'Etat, avait apporté deux milliards d'euros à la banque franco-belge Dexia, secourue fin septembre par les pouvoirs publics, en souscrivant à une augmentation de capital de la banque dont le titre s'est effondré en bourse.

La solidité financière de la Caisse, qui gère plus de deux cents milliards d'euros d'épargne des Français et finance le logement social, n'est cependant "pas remise en cause", selon le journal, celle-ci pouvant "afficher près de 18 milliards d'euros de fonds propres".

La CDC n'a pas non plus subi de pertes "sur des actifs toxiques ou sur des contreparties financières" liées à la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, explique le journal.

Dans son communiqué, la CDC souligne que "les fonds d'épargne" (la section qui gère notamment les ressources du Livret A) "enregistreront en 2008 un résultat positif". "L'épargne des Français a donc été préservée de l'impact de la crise financière", fait-elle valoir.

La CDC précise également n'avoir "pas connu de perte liée à la détention d'actifs toxiques ou à un défaut de contrepartie", c'est-à-dire la défaillance d'un établissement financier.

Le président du Conseil de surveillance de la Caisse des Dépôts Michel Bouvard n'avait pas exclu fin janvier que la CDC puisse accuser une perte en 2008.

Dès la fin novembre, le directeur général de la CDC Augustin de Romanet avait également averti que l'établissement avait "perdu de l'argent" à cause de la crise et de la baisse des marchés.

"Nous avons perdu de l'argent puisque nous sommes beaucoup investis en actions", avait-il déclaré, évoquant notamment la chute du cours de l'action Dexia.

"Les comptes de la Caisse des dépôts en 2008 traduiront cette perte de richesse", avait prévenu M. de Romanet.

Au premier semestre 2008 (clôturé au 30 juin), l'établissement public avait enregistré une baisse de 57% de son bénéfice, à 731 millions d'euros.

En 2007, la CDC avait dégagé un bénéfice net de 2,5 milliards d'euros.

La Caisse des Dépôts est un élément clé du plan anti-crise français, notamment à travers sa contribution au Fonds stratégique d'investissement (FSI), mis en place par le gouvernement pour soutenir des entreprises stratégiques confrontées à la crise.

Si cette perte en 2008 était confirmée, elle priverait l'Etat, qui perçoit normalement un tiers du bénéfice de la Caisse, d'une ressource non négligeable.

Etablissement financier parapublic créé en 1816, la CDC est actionnaire de la quasi-totalité des entreprises du CAC 40. Son portefeuille d'actions était évalué à 21 milliards d'euros fin 2007.