L'armée égyptienne est entrée de force lundi, à Delga. La ville du centre du pays était tenue depuis un mois par des islamistes, partisans du président déchu Mohamed Morsi. De nombreuses églises coptes y auraient été incendiées.
L'armée a lancé, lundi 16 septembre, à l'aube l'assaut contre les islamistes retranchés dans la ville de Delga dans le centre de l'Égypte. Cette localité, où la minorité chrétienne copte est très présente, était tenue depuis un mois par les islamistes, partisans du président déchu Mohamed Morsi, renversé le 3 juillet dernier.
Les 32 entrées de cette ville de quelque 120 000 habitants, tenues depuis 31 jours par des militants armés, ont été reprises par les forces de l'ordre et fermées à toute personne voulant entrer ou sortir, a assuré l'agence de presse gouvernementale Mena. Un couvre-feu de jour a été imposé, selon l'agence.
Selon des sources ayant requis l'anonymat, de nombreuses églises ont été incendiées dans la ville depuis la chute de Mohamed Morsi. Des responsables de la sécurité ont également accusé les militants de s'en être pris aux habitants chrétiens.
Campagne sanglante anti-Morsi
L'ancien président Mohamed Morsi a été destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet, après que des millions d'Egyptiens eurent manifesté pour réclamer son départ. Les militaires ont aussitôt mis en place un gouvernement intérimaire, chargé de changer la Constitution et d'organiser des élections législatives et présidentielle pour début 2014. Mais depuis le 14 août, l'armée et la police mènent une campagne extrêmement sanglante de répression visant les manifestations pro-Morsi, et en particulier la confrérie du président, les Frères musulmans, qui avaient remporté haut la main les législatives de 2012.
En une semaine, à la mi-août, au moins un millier de personnes ont été tuées dans la dispersion très violente de manifestations réclamant le retour du président déchu, notamment au Caire. Les victimes sont pour l'immense majorité des pro-Morsi et notamment issus des Frères musulmans. Et depuis, la quasi-totalité des dirigeants de la confrérie ont été arrêtés. Ils sont jugés, comme Mohamed Morsi, notamment pour "incitation au meurtre" de manifestants du temps, où ils étaient au pouvoir.
Avec dépêches