Au menu de la presse française, ce matin, la mobilisation contre la réforme des retraites - une journée de mobilisation qui s’annonce toutefois peu suivie.

"La contestation entre en scène" titre l’Humanité, en rappelant que 81 % des Français se disent "inquiets" pour leur retraite. Le journal demande au gouvernement d’ "écouter" cette inquiétude, dénonce ses "choix" "en faveur des entreprises", "sans contrepartie", "contre les salariés et le pouvoir d’achat".

Les critiques se multiplient contre les choix de la majorité, et pas seulement à la gauche de la gauche. Rebaptisé "président des patrons" par Libération, François Hollande se retrouve cloué au pilori non seulement pour sa réforme des retraites, mais aussi pour son pacte de compétitivité, ou pour les allègements fiscaux promis aux entreprises. D’après Libé, la majorité "multiplierait les cadeaux aux entreprises au détriment des ménages". Un choix risqué à double titre, parce qu’il fait le pari "que les entreprises joueront, en échange, le jeu de la relance et de l’emploi", et parce qu’il "coupe" Hollande "des classes moyennes qui ont construit son élection".

Critiquée par une partie de la gauche, la réforme du gouvernement est jugée "insuffisante" à Bruxelles. D’après le Figaro, la Commission n’acceptera pas une réforme qui pèse, selon elle, sur la compétitivité des entreprises, et demande à ce que son "impact négatif soit compensé" par une baisse du coût du travail.

Il est aussi beaucoup question de la décision du gouvernement de faire afficher une "Charte de la laïcité" dans tous les établissements scolaires publics de France. Le but de cette charte est de rappeler aux élèves l'interdiction de porter tout signe religieux ostensible ou de s'opposer à un enseignement au   nom de leurs convictions religieuses. La Croix écrit qu’elle évoque aussi "abondamment" la "neutralité" de l’école. "Laïcité n’est pourtant pas synonyme de neutralité. N’est-elle pas affadissement, un renoncement, si elle revient à 'neutraliser' toutes les différences, par peur de ces différences?". Le journal catholique s’inquiète d’une idée qui pourrait  faire des religions un tabou et exacerber les extrémismes

Pour Eric Fassin, prof de sciences politiques, "on ne peut qu’être d’accord" avec cette charte car, dit-t-il au Nouvel Obs, "il faut évidemment interdire aux élèves d’empêcher un professeur de faire cours". "Mais cela arrive-t-il si souvent dans la réalité ?"  "Il ne faudrait pas qu’on aille au-delà de la charte, en empêchant la discussion."

Du côté des syndicats d’enseignants, on est plutôt pour. L’un d’entre eux explique à l’Humanité que cette charte peut au contraire "favoriser le dialogue avec les élèves», et  conforter les professeurs.

Beaucoup de débats, également, autour d’une déclaration signée François Fillon, qui a invité à «voter pour le moins sectaire» des candidats en cas de duel FN/PS aux municipales. Une position qui ne serait pas nouvelle d’après le Figaro, qui ajoute que Fillon avait dit jusque qu’il appellerait «toujours à voter contre le FN».

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