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Moscou et Damas suggèrent une mise sous contrôle des armes chimiques syriennes

La Syrie a salué la proposition de Moscou de placer son arsenal chimique sous contrôle international afin d'éviter d'éventuelles frappes américaines. Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, parle d'une requête "recevable".

Quelques heures après la proposition surprise de Moscou qui a exhorté Damas à mettre son arsenal chimique sous contrôle international, les États-Unis et la France ont fait part de leur prudence.

Washington, sceptique à l'égard de cette initiative, a déclaré, à travers une porte-parole du département d'État, que les États-Unis allaient "examiner attentivement la déclaration russe [...] afin de comprendre exactement ce que les Russes proposent".

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"La Syrie salue l'initiative russe" (Mouallem)

"Si le régime mettait immédiatement ses stocks [d'armes chimiques] sous contrôle international, ce serait une étape importante", a estimé l'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton, peu après avoir rencontré Barack Obama à la Maison Blanche. Cependant, "cela ne peut pas être une nouvelle excuse pour un délai ou une obstruction", a-t-elle ajouté en écho aux propos des conseillers de Barack Obama qui soulignaient la nécessité de "ne pas relâcher la pression" sur le régime syrien.

De son côté, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, a estimé que la proposition de Moscou était "recevable". "La proposition du  Sergueï Lavrov, mérite un examen précis", a ajouté Laurent Fabius réclamant que le président syrien "s'engage sans délai à mettre sous contrôle international et à laisser détruire l'ensemble de son arsenal chimique", et demandant une saisine de la Cour pénale internationale pour que soient jugés les auteurs de l'attaque chimique du 21 août dans la région de Damas.

La chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part jugé la proposition "intéressante".

"La Syrie salue la sagesse des dirigeants russes"

Un peu plus tôt, la Syrie avait salué la proposition de son allié russe. "Le ministre Lavrov a mis en avant une initiative liée aux armes chimiques. Je déclare : la Syrie salue l'initiative russe, se fondant sur les inquiétudes des dirigeants russes concernant la vie de nos citoyens et la sécurité de notre pays", a déclaré Walid Mouallem, le ministre des Affaires étrangères syrien, cité par les agences russes. Il a aussi salué "la sagesse des dirigeants russes qui essaient d'empêcher une agression américaine contre notre peuple".

La Russie a proposé à la Syrie, lundi 9 septembre, de placer ses stocks d'armes chimiques sous contrôle international puis de les détruire, espérant ainsi que cette proposition puisse empêcher une action militaire contre le régime de Damas.

"Nous appelons les dirigeants syriens à non seulement accepter de placer sous contrôle international son stock d'armes chimiques, et ensuite à le détruire, mais aussi à rejoindre pleinement l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques", avait déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Sergueï Lavrov s'était exprimé alors que son homologue américain, le secrétaire d'État John Kerry, avait lui aussi formulé, un peu plus tôt, la même proposition à Bachar al-Assad : "Bien entendu, il [Bachar al-Assad] pourrait restituer l'intégralité de son arsenal chimique à la communauté internationale, dans la semaine à venir, tout rendre, tout sans délai (...) Mais il n'est pas prêt de le faire, et il ne le peut pas", avait déclaré John Kerry.

Jen Psaki, porte-parole du département d'État, avait ensuite insisté sur le caractère "rhétorique" de la remarque de John Kerry, en soulignant qu'elle ne saurait être interprétée comme un ultimatum ou à une offre de négociation à l'adresse d'un "dictateur brutal" et indigne de confiance.

Avec dépêches