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Dans la ville de Ciudad Juarez, la police mexicaine recherche une justicière du nom de Diana. Cette dernière a revendiqué deux meurtres et entend venger les femmes victimes d’agressions sexuelles par des chauffeurs de bus.

À Ciudad Juarez, ville mexicaine située à la frontière avec les États-Unis, une femme se présentant sous le nom de "Diana, la chasseuse de chauffeurs" de bus est activement recherchée par la police pour meurtres. Cette justicière autoproclamée a revendiqué les assassinats de deux conducteurs d'autocar, qui ont été abattus d'une balle dans la tête la semaine dernière dans la ville mexicaine tristement connue pour sa vague de crimes contre des femmes ces dernières décennies.

Dans un message anonyme adressé, samedi 31 août, à plusieurs organes de presse, la tueuse présumée a affirmé être l’auteur des meurtres, signant le courrier par "Diana, chasseuse de chauffeurs". Des témoins des deux assassinats ont par ailleurs identifié le tueur comme étant une femme.

"Je suis un instrument de vengeance"

"Mes camarades et moi avons souffert en silence, mais nous ne pouvons plus nous taire, nous avons été victimes des violences sexuelles de conducteurs qui assuraient les liaisons nocturnes des 'maquiladoras' [manufactures américaines installées le long de la frontière] ici à Juarez, mais même si les gens connaissent notre souffrance, personne ne nous défend ni ne fait rien pour nous protéger", explique Diana dans cette lettre.

"Ils croient que nous sommes faibles parce que nous sommes des femmes [... ] Je suis un instrument de vengeance", poursuit-elle, prévenant de nouveaux assassinats à venir…

Selon les autorités mexicaines, un portrait-robot de cette femme a été dressé. D'après des témoins, la suspecte serait une brune d'une cinquantaine d'années, mesurant environ 1,65 m et utilisant une perruque blonde. Des policiers en civil ont également été déployés sur les lignes d'autocar concernées et 12 cas de viols perpétrés par des conducteurs d'autobus sont actuellement étudiés par la police pour tenter d'établir si la suspecte fait partie des victimes.

Ciudad Juarez, capitale mondiale du meurtre

Les conducteurs d'autocar ont souvent été visés par des accusations d'agressions sexuelles, notamment de femmes travaillant en horaires de nuit dans les "maquiladoras". À Ciudad Juarez, quelque 200 000 ouvrières travaillent jour et nuit, par roulement, dans les usines d'assemblage de produits manufacturés ensuite exportés vers les États-Unis ou le Canada.

Dans les années 1990 et au début des années 2000, cette municipalité voisine d'El Paso, au Texas, avait été le théâtre d'une vague sans précédent de meurtres de femmes accompagnés de violences sexuelles. Cette situation, mêlée à la violence liée au trafic de drogue, avait valu à la ville le titre peu envié de capitale mondiale du meurtre.

Avec dépêches