
Les échantillons recueillis par les experts de l'ONU en Syrie sur des sites présumés d'attaque chimique vont être transmis ce lundi aux laboratoires compétents. Les premiers résultats pourraient être publiés dans au moins deux semaines.
Les différents laboratoires à travers le monde chargés d’analyser les preuves rassemblées par les enquêteurs de l’ONU sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie lors de l’attaque du 21 août, dans la Ghouta, à l'est de Damas, vont recevoir les échantillons à partir de ce lundi.
"Les échantillons doivent être envoyés dans une demi-douzaine de laboratoires à travers le monde, dans des pays qui ne sont pas impliqués politiquement", a ainsi expliqué à l’AFP, Michael Luhan, le porte-parole de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), après avoir reçu, samedi, les prélèvements des enquêteurs à La Haye, aux Pays-Bas.
Selon l’OIAC, les analyses, qui doivent déterminer si des armes chimiques ont bien été utilisées et non qui y a eu recours, pourraient prendre trois semaines. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, aurait toutefois demandé au chef des experts, Aake Sellström, d’accélérer l’analyse des échantillons et des informations que la mission a obtenus et de lui "en communiquer les résultats dès que possible", a indiqué dimanche le porte-parole de l’ONU, Martin Nesirky.
D’après des diplomates, Ban Ki-moon aurait ainsi affirmé vendredi aux ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine), que les résultats seraient prêts d’ici deux semaines.
Washington affirme avoir des preuves sur l’utilisation de gaz sarin
Alors que les premières conclusions des Nations unies ne devraient donc pas être rendus publiques avant le 15 septembre, les États-Unis pourraient se prononcer avant cette date sur une éventuelle intervention militaire en Syrie. Le Congrès américain doit en effet se réunir à partir du 9 septembre pour donner son autorisation pour lancer des frappes contre le régime du président Bachar al-Assad.
Afin de convaincre les parlementaires américains de la nécessité d’une telle action, le secrétaire d’État, John Kerry, a assuré, dimanche, que les États-Unis avaient déjà reçu et analysé des échantillons prouvant l’utilisation de gaz sarin lors de l’attaque du 21 août.
"Des échantillons de cheveux et sanguins se sont révélés positifs à des traces de gaz sarin", a-t-il déclaré sur l’antenne de NBC News en précisant que ces éléments étaient "indépendants" de ceux collectés par les enquêteurs de l’ONU.
Interrogé sur le vote du Congrès américain, John Kerry s’est montré confiant et a appelé ses collègues à la responsabilité : "Nous savons d’où est venue cette attaque. Nous savons exactement où elle s’est produite. Nous savons exactement ce qui s’est passé après".
Avec dépêches