Un tribunal d’Accra a définitivement rejeté vendredi la demande d’extradition vers la Côte d'Ivoire du porte-parole de l’ex-président Laurent Gbagbo. Plus de 20 chefs d’accusation de complot et de vol pèsent contre lui.
Une année de bataille judiciaire vient de prendre fin. La justice ghanéenne a définitivement rejeté, vendredi 30 août, la demande d'extradition de la Côte d'Ivoire concernant Justin Koné Katinan, porte-parole de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, considérant que les accusations à son encontre étaient "politiques".
Les charges retenues contre Justin Koné Katinan "ne peuvent pas être dénuées de motivations politiques", a précisé le juge Aboagye Tanor, en rendant sa décision.
"Le président Gbagbo m'a demandé de travailler pour lui"
Ancien ministre ivoirien du Budget, acteur-clé de l'ère Gbagbo, Justin Koné Katinan est sous le coup de 20 chefs d'accusation de complot et de vol. Arrêté au Ghana en août 2012, il est recherché par la Côte d'Ivoire pour crimes économiques durant la sanglante crise post-électorale, qui a fait près de 3 000 morts. Ces violences avaient été déclenchées par le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, après sa défaite à la présidentielle de novembre 2010. Arrêté en avril 2011 à Abidjan, Laurent Gbagbo est détenu depuis fin 2011 à La Haye où il doit être jugé par la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.
À l'issue de l'énoncé de la décision, Justin Koné Katinan a précisé qu’il allait reprendre son rôle de porte-parole de l'ancien chef de l'État qu'il considère toujours comme le président légitime des Ivoiriens. "Le président Gbagbo m'a demandé de travailler pour lui et je vais travailler pour lui, pour expliquer au monde que nous souhaitons la réconciliation et la paix dans notre pays", a affirmé Justin Koné Katinan en précisant qu’il souhaitait rester au Ghana.