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Ajournement du procès des trois principaux chefs des Frères musulmans

Le procès pour "incitation au meurtre" de Mohamed Badie, guide suprême des Frères musulmans, et de ses deux principaux adjoints a été ajourné dimanche en Égypte. Celui d'Hosni Moubarak reprend pour "complicité de meurtre" de manifestants.

Le procès de Mohamed Badie, guide suprême des Frères musulmans, et de ses deux principaux adjoints, Khairat al-Shater et Rachad Bayoumi, s'est ouvert dimanche 25 août, mais il a été aussitôt ajourné en raison de l'absence des accusés pour des "raisons de sécurité", selon des sources policières.

Les trois principaux Frères musulmans, actuellement incarcérés, sont accusés d'"incitation au meurtre" de manifestants. Ces accusations concernent particulièrement une manifestation contre la confrérie, qui s'est tenue le 30 juillet devant son siège au Caire, et au cours de laquelle neuf personnes ont été tuées et 91 blessées.

L'arrestation de Mohamed Badie, mardi dernier, a conclu une semaine pendant laquelle les forces de sécurité ont lancé une offensive contre les Frères musulmans. Selon le bilan du gouvernement, au moins 900 personnes, dont une centaine de militaires et de policiers, ont péri dans les violences.

L'Alliance anti-coup d'État, qui regroupe des mouvements hostiles à l'éviction de Mohamed Morsi, a elle fait état de 1 400 tués parmi les partisans du chef d'Etat destitué et des Frères musulmans.

La confrérie a appelé vendredi à une nouvelle journée de manifestations, mais la mobilisation a été faible et les forces de l'ordre n'avaient elles-mêmes prévues qu'un dispositif de sécurité limité.

Le Premier ministre, Hazem el-Beblaoui, a publiquement envisagé la semaine dernière la dissolution de la confrérie. Les États-Unis ont désapprouvé ce qu'ils ont qualifié de "mauvaise idée".

Moubarak assigné en résidence

Le procès de Mohamed Badie et de ses deux adjoints s'ouvre trois jours après la libération de prison de l'ancien président Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par la révolution de janvier-février 2011, et qui a été blanchi d'accusations de corruption.

Hosni Moubarak, 85 ans, avait été condamné en juin 2012 en première instance à la prison à perpétuité pour "complicité" dans le meurtre de manifestants lors de la révolte populaire qui l'a renversé en février 2011 après plus de 30 ans au pouvoir. Il avait fait appel, et la Cour de cassation avait ordonné un nouveau procès, suspendu depuis le 11 mai.

Personne ne sait si l'ex-"raïs", à la santé vacillante, comparaîtra ou non dimanche. Placé en liberté conditionnelle dans quatre affaires, dont ces meurtres et des cas de corruption, il a quitté sa prison jeudi pour être assigné dans un hôpital militaire du Caire.

Le gouvernement de transition, constitué sous l'égide du général Abdel Fattah al-Sissi, chef d'état-major de l'armée, a cependant usé de ses pouvoirs pour assigner à résidence Hosni Moubarak.

Avec dépêches