Dans la revue de presse internationale, ce vendredi, la communauté internationale incapable de gérer la crise syrienne, Hosni Moubarak libéré mais sous contrôle, le procès de Bo Xilai et l’incroyable dénouement d’une tentative de massacre dans une école américaine.
Une caricature dans le Guardian, titrée "voici comment réagit le monde occidental". Barack Obama a une excuse. Il l’explique : "comment puis-je voir si la ligne rouge a été franchie, avec toute cette fumée toxique ?" De toute manière, il y a peu de chance qu’il réagisse rapidement, vu qu’il est représenté en tortue.
Pourtant, faut-il intervenir ? C’est une question que pose le journal britannique The Independent. Et la réponse est Non, pour le journal, mais pas jamais. Le quotidien, dans son éditorial, rappelle qu’il faut encore rester vigilant avec toutes ces images en provenance de Ghouta. Le timing, avec la présence d’inspecteurs de l’ONU à quelques km de l’attaque est troublant. Le journal demande que ces inspecteurs soient autorisés à enquêter sur le site du bombardement. Par ailleurs, l’Independent estime qu’il faut également être prudent au sujet d’une intervention armée. Les exemples de l’Afghanistan et de l’Irak nous apprennent que les conséquences peuvent avoir des effets désastreux. Et qu’en Syrie, cela pourrait même être plus risqué qu’ailleurs, le pays étant encore plus complexe se trouvant dans la poudrière du Moyen Orient.
Toujours au Moyen-Orient, les journaux s’intéressent à l’Egypte et au cas d’Hosni Moubarak libéré hier et placé en résidence surveillée. Toute la presse internationale en parle évidemment. J’ai choisi ce dessin très représentatif, dans l’Independent : Le retour de la Momie. Avec l’image d’un Moubarak vieilli, dont le retour peut certes effrayer, mais qui visiblement ne peut plus vraiment faire de mal.
En Chine s’est ouvert hier le procès le plus politique depuis la fin de la révolution culturelle, celui de Bo Xilai. Un procès que la Chine veut exemplaire et une fois n’est pas coutume, transparent, souligne le China Daily Les autorités ont mis en place une initiative sans précédent : un système de micro-blogging qui permet aux citoyens de suivre les audiences en direct, des conférences de presse régulières et un traitement spécial pour les journalistes chinois.
Les journalistes chinois, car pour les reporters venus de l’étrangers, le degré de transparence ne semble pas tout à fait être le même. C’est en tout cas ce que raconte le reporter du Independent. Lui affirme que les audiences sont interdites aux journalistes étrangers. Lui-même a eu la mauvaise surprise en arrivant à Chongqing, la ville où a lieu le procès, d’apprendre que la réservation de son hôtel avait été annulée. La direction de l’établissement lui a ensuite avoué qu’elle avait reçu l’ordre de ne pas accepter de journaliste étranger. Du coup, lui a été obligé de suivre l’audience à partir du compte rendu fait par le fameux micro-blogging, qui du coup apparait selon lui, plus comme un moyen de censure, présentant la version officielle chinoise des choses, et non comme un outil de transparence.
Autre procès, aux Etats-Unis, cette fois, celui de Bradley Manning. L’ancien soldat américain condamné à 35 ans de prison mercredi pour la plus grande fuite de l’histoire des Etats-Unis. Une condamnation critiquée par le dessinateur du Herald Tribune, pour qui les Etats-Unis font tout pour empêcher certaines vérités de sortir. La caricature représente les singes de la sagesse, ces symboles japonais. Mais à la place des singes, les trois lanceurs d’alerte, Bradley Manning, Julian Assange et Edward Snowden. Tous recherchés, ou désormais emprisonnés pour avoir divulgués des documents classés secrets défense. Les Etats Unis ne veulent ni voir, ni entendre, ni dire la vérité, selon le dessinateur.
Mais l’info du jour, c’est quand même que Bradley Manning a avoué hier dans une lettre lue sur la chaine NBC, qu’il voulait changer de sexe et devenir une femme. Il veut désormais être appelé Chelsea Manning. Une information surprenante.. qui notons le intéresse très peu la presse française (c’est tout aussi surprenant), Libération y consacre qu’une toute petite brève, Le Parisien un court article, quant au Figaro, il ne l’évoque même pas.
Pourtant, Bradley Manning, avec cette déclaration devient le détenu transgenre le plus célèbre des Etats-Unis. De quoi poser la question : sera-t-il (ou elle) traité humainement ? C’est la question que pose le site Slate.com. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce ne sera pas facile. Tout d’abord, Manning sera placé dans une prison où se trouvent uniquement des hommes. Dans les papiers administratifs, il restera Bradley Manning, un homme. Il n’aura pas le droit d’effectuer une chirurgie de transformation de sexualité. Du coup, dans cette prison Manning risque d’être harcelé sexuellement par d’autres détenus s’inquiète le journaliste. Mais sa chance est qu’il est désormais le détenu transgenre le plus célèbre des Etats-Unis et que son cas pourrait être médiatisé. Le soldat a déjà peut être obtenu une victoire dans l’article de Slate, puisque le journaliste parle de lui (d’elle, je ne sais pas) au féminin.
On termine, par l’incroyable histoire de cette femme qui a empêché un élève de commettre un massacre en Georgie, aux Etats Unis. Elle s’appelle Antoinette Tulf et c’est la comptable d’une école de Decatur, dans l’Etat de Georgie, ou sont scolarisés des enfants de 3 à 11 ans. L’histoire est racontée dans l’Independent. Lorsqu’elle a vue le jeune Michael, 20 ans, entrer, armé d’un AK47, elle n’a pas hésité à aller le voir, très calmement pour le dissuader. Pendant ce temps, les enfants sont évacués. De son côté, elle parvient à joindre les urgences qui enregistrent toute la conversation.
Une conversation publiée par Slate.com.
Au final, le jeune homme aura quand même tiré quelques coups de feu. Mais il n’aura touché personne. Finalement,, elle y arrive et dira simplement que cet épisode aura été le plus terrifiant de sa vie.