
Lors de la dernière journée des Mondiaux à Moscou, Teddy Tamgho a décroché l’or en triple saut grâce à un bond à 18,04m. Les Françaises, initialement médaillées d'argent sur le relais 4x100 m, ont finalement été disqualifiées.
Après une semaine de compétition en demi-teinte, les Français ont finalement conclu les Mondiaux de Moscou, dimanche 18 août, sur une bonne note, en remportant au total quatre médailles, comme lors des précédents championnats du monde à Daegu en 2011.
Teddy Tamgho s’est illustré en remportant l’unique médaille d’or tricolore sur l’épreuve du triple saut. Huit ans après Ladji Doucouré sur 110 m haies, il est monté sur la plus haute marche du podium des championnats du monde avec un incroyable saut à 18,04 m, devant le Cubain Pedro Pablo Pichardo (17,68 m) et l'Américain Will Claye (17,52 m).
Avec cette performance, le Français est le troisième homme dans toute l’histoire de l’athlétisme à franchir la barre des 18 m, le premier depuis 17 ans et le Britannique Jonathan Edward, qui détient toujours le record du monde (18,29m).
itRetour fracassant de Teddy Tamgho
Après une absence de plus de 20 mois en raison d’une blessure à la cheville, et d’une suspension à la suite d'une altercation avec une athlète, le sauteur, déjà été sacré en 2010 champion du monde en salle, a su revenir à son meilleur niveau. Le sportif de 24 ans est entré en force dans son concours avec un premier essai à 17,65m. Face au Cubain Pedro Pablo Pichardo, qui lui a offert une belle opposition, le Français n’a pas craqué. Il a pris la tête du concours lors de son quatrième essai avec un bond à 17,68m.
Rageur et concentré, il a finalement mis un terme au duel en réalisant pour son dernier essai un bond à 18,04m, nouveau record de France. Son ancienne meilleure marque remontait à juin 2010 à New York avec 17,98m.
"Je suis très, très content, c'était un concours très, très difficile. Pichardo m'a donné beaucoup de fil à retordre", a-t-il déclaré après sa victoire."Je veux remercier tous ceux qui m'ont soutenu pendant ces deux ans, je remercie tous les Français du fond du cœur", a ajouté le nouveau champion du monde qui a dédié son titre à Alain Mimoun, champion olympique de marathon en 1956 décédé le 27 juin dernier.
De la joie aux larmes pour les relayeuses
Quelques minutes plus tard, ce sont les sprinteuses qui ont apporté une nouvelle joie à l’équipe tricolore en terminant à la deuxième place du relais 4x100 m en 42"73, derrière les Jamaïcaines (41"29) et devant les Américaines (42"73), championnes du monde en titre.
Mais ce bonheur a été de courte durée. L'équipe de France, composée de Céline Distel-Bonnet, Ayodele Ikuesan, Myriam Soumaré et Stella Akakpo, a finalement été disqualifiée par le jury d'appel après une réclamation de la Grande-Bretagne. Les sprinteuses ont été sanctionnées en raison d'un passage de relais hors-zone entre Ikuesan et Soumaré.
"Dans ces moments-là, nous ressentons juste du dégoût et de la tristesse. Je pense que c'est l'un des pires moments qu'un athlète peut vivre", a déclaré, très déçue, Stella Akakpo sur son compte Facebook après cette annonce.
Le président de la Fédération française d'athlétisme Bernard Amsalem a lui aussi vivement réagi dans un communiqué. Il n'a pas remis en cause la faute technique, mais il a dénoncé la décision tardive des juges : "Les relayeuses françaises ont ainsi reçu officiellement leurs médailles, avant de devoir les rendre. Ce procédé est humainement scandaleux et indigne du corps des officiels techniques internationaux".
Les États-Unis récupèrent donc la médaille d'argent, tandis que la Grande-Bretagne se hisse sur la troisième marche du podium.
Avec dépêches