logo

A cinq semaines des législatives, le Parti social démocrate allemand (SPD) tente de relancer sa campagne en célébrant ses 150 ans. Ses adversaires conservateurs sont en tête dans les sondages, mais Angela Merkel redoute un excès de confiance.

Distancés dans les sondages par les conservateurs de la chancelière allemande Angela Merkel (CDU) à cinq semaines des élections législatives, les sociaux démocrates (SPD) ont mobilisé leurs électeurs à l’occasion des 150 ans de leur parti. Quelque 200 000 personnes se sont rassemblées à Berlin devant la Porte de Brandebourg pour une grande "fête de l’Allemagne".

Le candidat du SPD Peer Steinbrück a voulu donner un nouvel élan à sa campagne en promettant une Allemagne plus juste et en critiquant ouvertement la chancelière qui, selon lui, "administre" le pays mais le "façonne pas politiquement". "Liberté, justice, solidarité. C’est pour ces valeurs que je veux être chancelier", a-t-il déclaré devant la foule lors d’un discours de 40 minutes.

Il a notamment promis d’instaurer un salaire minimum généralisé dans le pays. "C’est non seulement plus juste socialement, mais cela fait sens économiquement, puisque cela crée du pouvoir d’achat", a expliqué Peer Steinbrück, qui était ministre des Finances d’Angela Merkel dans la grande coalition conservateurs-SPD de 2005 à 2009.

Malgré cette ambiance de fête, les élections s’annoncent compliquées pour le SPD. Selon le dernier sondage paru vendredi, les sociaux démocrates n’obtiendraient que 25% des voix lors du scrutin du 22 septembre, contre 41% pour la CDU.

Rien n’est joué pour Angela Merkel

Donnée déjà vainqueur, Angela Merkel a pourtant mis ses partisans en garde contre tout excès d’optimisme. "Ceux qui pensent que cette élection est d’ores et déjà jouée et que Merkel restera chancelière quoi qu’il arrive pourraient vivre un réveil difficile après la fermeture des bureaux de vote", a-t-elle déclaré lors d’un meeting électoral à Cloppenburg, en Basse-Saxe, un land où la CDU été évincé du pouvoir par le SPD et les Verts (Grünen) lors d’une élection régionale en janvier.

"Ceux qui pensent que cette élection est déjà gagnée pourraientt se réveiller dans une Allemagne dotée d’un gouvernement dont ferait partie Die Linke", a-t-elle ajoutée en faisant référence à une éventuelle alliance de la gauche incluant le parti Die Linke, situé "à la gauche de la gauche".

Le SPD n’a pas encore évoqué la possibilité d’une telle coalition, mais selon un sondage publié en fin de semaine, un éventuel bloc SPD/Grünen /Linke atteindrait 46 % des intentions de vote et rivaliserait avec une alliance entre la CDU et les libéraux du FDP, créditée du même score.

Avec dépêches