
Des milliers de manifestants ont défilé mardi à Tunis pour célébrer la Journée de la femme, qui commémore l'adoption en 1956 des lois progressistes du code du statut personnel. Les protestataires réclament la démission du gouvernement.
La constestation anti-Ennahda continue en Tunisie. En cette Journée de la femme dans le pays, des milliers d'opposants ont défilé mardi 13 août au soir à Tunis. Les manifestants, rassemblés à l'appel de partis d'opposition, d'associations et de syndicats, ont défilé d'une porte de la médina à la place du Bardo, face à l'Assemblée constituante et centre de la contestation depuis le 25 juillet, date de l'assassinat du député d'opposition Mohamed Brahmi.
Les opposants au parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement, espèrent relancer leur mobilisation dans la rue qui a fortement décliné avec les fêtes de fin du ramadan la semaine dernière. Ils espèrent une manifestation de masse, le 13 août étant une date symbolique marquant l'adoption en 1956 du Code du statut personnel - une législation accordant aux femmes des droits sans pareil dans le monde arabe. Or les islamistes d'Ennahda sont accusés de vouloir revenir sur ces acquis.
Les partisans d'Ennahda défilent de leur côté
Le 6 août, l'opposition avait rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes. Une coalition d'opposition allant du centre-droit à l'extrême gauche réclame la mise en place d'un gouvernement de technocrates indépendants et la dissolution de la Constituante.
"À plusieurs kilomètres de là, au centre de Tunis, c'est le parti Ennahda qui a aussi appelé à manifester, à grand renfort de drapeaux", a constaté Camille Lafrance, la correspondante de FRANCE24 à Tunis. Elle a pu observer "beaucoup de slogans contre l'ancien régime et aussi pour l'union des Tunisiennes et pour la liberté". D'après elle, "la plupart des participants sont des membres ou des sympathisants d'Ennahda et ils assurent que leur parti défend la liberté de la femme et ses acquis".
Avec dépêches