Ses propos ont fait le tour du monde. En qualifiant l’islam de pays, Stephanie Banister, jeune candidate aux législatives dans l’État du Queensland, a hérité d’un nouveau surnom : la "Sarah Palin d’Australie".
Stephanie Banister a annoncé samedi 10 août qu'elle renonçait à briguer un mandat parlementaire dans l'État de Queensland pour le parti nationaliste One Nation, lors des élections générales du 7 septembre prochain.
La jeune mère de deux enfants, devenue la risée des médias australiens et d'une partie de ses compatriotes, a estimé avoir été victime d'un montage de l'interview destiné à la faire passer pour "une vraie idiote".
"J'aimerais présenter mes excuses à One Nation, à mes amis et à ma famille, pour la gêne occasionnée", a-t-elle déclaré à la presse.
Le chef du parti Jim Savage a de son côté démenti avoir poussé la candidate vers la sortie.
Alors que Sarah Palin se fait de plus en plus discrète dans le paysage politique américain, sa relève semble toute trouvée. Elle est Australienne, s’appelle Stephanie Banister, a 27 ans et fait campagne pour les législatives pour le parti ultra-nationaliste One Nation.
Ce qui lui vaut une telle comparaison sont ses propos sur l’islam tenus à la télévision australienne. "Je ne m’oppose pas à l’islam en tant que pays mais j’estime simplement que leurs lois ne devraient pas être les bienvenues en Australie." Et sa conception très personnelle de l’islam ne s’arrête pas là puisqu’elle s’en prend farouchement à la nourriture halal qu’elle rebaptise au passage "nourriture haram". Tout comme le Coran qui devient également "le haram".
La religion juive n’est pas non plus en reste. Elle affirme notamment que "les juifs ne suivent pas le haram. Ils ont leur propre religion, qui suit Jésus-Christ". De quoi provoquer l’indignation des Australiens d’autant plus que la jeune femme n’en est pas à son premier coup d’éclat. Il y a peu, elle a été arrêtée alors qu’elle collait des autocollants mentionnant "la nourriture halal provoque le terrorisme" sur des produits d’un supermarché de Brisbane, dans le Queensland. Un acte passible d’un an de prison et qui pourrait conduire à sa disqualification de la campagne des législatives dont le premier tour aura lieu le 7 septembre.
Une "erreur de débutante"
Tentant de s’expliquer, Stephanie Banister a affirmé que ses propos avait été "déformés" et "sortis de leur contexte" dans le but de "la faire passer pour une criminelle et une débile profonde". En outre, bien qu’elle reconnaisse avoir encore beaucoup à apprendre en politique, cette jeune maman de deux enfants refuse d’admettre qu’elle n’était pas préparée à mener une campagne fédérale.
Du côté du parti One Nation, on fait profil bas même si le porte-parole a tout de même appelé à la clémence : "Stephanie Banister sait très bien que l’islam n’est pas un pays. Il faut garder à l’esprit que la vie publique est quelque chose de totalement nouveau pour elle". Le parti a annoncé qu’il comptait désormais lui envoyer un conseiller afin de lui redonner confiance mais également pour préparer ses futures interviews.
L'interview de Stephanie Banister pour la chaîne australienne 7News