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JO de Sotchi : appel au boycott après le vote d'une loi homophobe en Russie

À six mois du début des Jeux olympiques d'hiver à Sotchi, les critiques sont de plus en plus virulentes contre la Russie qui a voté une loi antigay en juin dernier. Des associations réclament l'organisation des Jeux dans une autre ville.

Avant même d’avoir débuté, les Jeux olympiques de Sotchi 2014 sont chaque jour un peu plus dans la tourmente. Alors que la flamme doit s’allumer le 7 février prochain, plusieurs associations appellent déjà au boycott de l’événement sportif en raison du vote, en juin par la chambre basse du parlement russe, d’une loi punissant tout acte de propagande homosexuelle devant les mineurs.

Le comédien britannique homosexuel Stephen Fry est devenu l'un des porte-parole de ce mouvement qui dénonce un texte discriminatoire. Dans une lettre ouverte adressée au Comité international olympique (CIO), l'artiste demande aux instances internationales de retirer à la Russie les Jeux de Sotchi. Selon lui, Vladimir Poutine a fait "des homosexuels des boucs émissaires, comme Hitler l'avait fait avec les juifs".

Mobilisation sur Facebook

"Le CIO doit absolument adopter une position ferme de la part de l'humanité qu'il est censé représenter contre la loi barbare, fasciste, que Poutine a fait passer à travers la Douma", peut-on également lire dans ce courrier. Sur son compte Twitter, suivi par plus de six millions d’Internautes, Stephen Fry propose en échange d’organiser les Jeux d’hiver dans d’autres villes comme Vancouver, où ils avaient eu lieu en 2010, ou bien encore à Montréal et Québec.

La mobilisation sur les réseaux sociaux s'est propagée sur Facebook où s’est notamment créée une page intitulé "Boycott 2014 Winter Olympic Games in Russia", qui compte plus de 30 000 abonnés.

Une pétition de 320 000 signatures

Pour attirer l’attention de la communauté internationale, l’ONG de défense des droits des homosexuels All Out s’est aussi démarquée en déposant, mercredi 7 août au CIO à Genève, une pétition de plus de 320 000 signatures pour dénoncer la loi russe antigay. "Nous appelons instamment le Comité international olympique à condamner la loi et à prendre des mesures pour s'assurer qu'aucun athlète, visiteur ou citoyen russe ne sera arrêté avant, pendant et après les Jeux d'hiver de Sotchi", explique dans ce texte Andre Banks, le directeur exécutif d'All Out.

Fin juillet, le CIO s’était voulu rassurant.  Dans un communiqué, l'instance affirmait qu’elle avait eu la confirmation de Moscou que cette nouvelle mesure législative n’affecterait pas les participants aux Jeux. Mais les récentes déclarations de plusieurs officiels russes ont envenimé la situation et inquiété les associations.

Le ministre des Sports russe, Vitali Moutko, a ainsi déclaré jeudi 1er août que les sportifs homosexuels sont les bienvenus à Sotchi mais qu’ils doivent "respecter" la nouvelle législation. "Personne n'interdit aux sportifs qui ont une orientation sexuelle non traditionnelle de venir à Sotchi, mais s'ils sortent dans la rue pour en faire la propagande, ils devront en répondre devant la loi", a-t-il prévenu.

S'ils contreviennent à cette loi, les étrangers risquent une amende de 2 300 euros, jusqu’à 15 jours de détention et l’expulsion du pays. Quatre Néerlandais ont déjà été arrêtés en juillet à Mourmansk pour "propagande de l’homosexualité" alors qu’ils tournaient un film sur les droits des gays.