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Le Yémen assure avoir déjoué une série d'attaques d'Al-Qaïda

Al-Qaïda avait prévu de s'attaquer à plusieurs villes du sud et du sud-est du Yémen, ainsi qu'à des installations pétrolières, a déclaré Sanaa. Mais le gouvernement a affirmé avoir déjoué les plans de la nébuleuse terroriste.

Le Yémen a affirmé mercredi avoir mis en échec un plan d'Al-Qaïda consistant à s'emparer de villes du sud et du sud-est ainsi que d'installations pétrolières, à saboter un gazoduc et à prendre en otage des étrangers.

Cette annonce intervient au lendemain de l'évacuation de personnels diplomatiques des États-Unis et du Royaume-Uni, à la suite d'une alerte sur un risque imminent d'attentats d'Al-Qaïda. L'organisation a subi mercredi une nouvelle attaque de drone, la cinquième en onze jours.

"Le principal objectif du plan était de prendre le contrôle des villes de Moukalla et Bawazir", a déclaré à l'AFP Rajeh Badi, un porte-parole du gouvernement, ajoutant que des installations pétrolières proches de Moukalla étaient également visées.

"En cas d'échec de l'attaque, les membres d'Al-Qaïda avaient prévu de prendre en otage les étrangers travaillant sur les installations pétrolières", a-t-il ajouté.

Une partie de ces installations pétrolières est gérée par des Canadiens.

Le plan a été déjoué samedi, deux jours avant le passage à l'action prévu par des membres d'Al-Qaïda. Ils devaient se rendre aux installations en tenues militaires, en se présentant comme des soldats chargés de la sécurité manifestant pour réclamer des primes.

"Ils devaient ensuite attaquer un terminal pétrolier de Dhaba et des installations voisines d'exportations de produits pétroliers" près de Moukalla, dans le sud-est du pays, a précisé M. Badi.

Une équipe avait également été mise sur pied pour saboter le gazoduc traversant la province de Chabwa (sud) et débouchant sur le terminal de Balhaf, a-t-il ajouté.

Des attaques de banques étaient aussi prévues dans le centre du Yémen dans le cadre de ce plan, mais n'ont pas été exécutées, a indiqué le porte-parole sans plus d'explications.

L'alerte de sécurité américaine, relatant l'imminence d'attaques terroristes, avait entraîné la fermeture dimanche de l'ambassade américaine à Sanaa et dans de nombreux autres pays, essentiellement arabes, ainsi que des missions diplomatiques occidentales dans la capitale yéménite.

Mercredi à l'aube, une nouvelle attaque de drone contre Al-Qaïda a tué sept activistes qui circulaient en voiture dans le sud du pays, a indiqué une source tribale. Les États-Unis sont les seuls à disposer d'appareils de ce type dans la région.

Il s'agit de la cinquième attaque par drone depuis le 28 juillet dans le sud, le sud-est et l'est de Sanaa. Au total, ces attaques ont fait 24 morts.

Sanaa a regretté les évacuations de personnels diplomatiques américains et britanniques, estimant qu'elles nuisaient à sa collaboration avec ses alliés internationaux contre la branche locale du réseau Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa). Aqpa est considérée par les États-Unis comme la branche la plus active de la nébuleuse extrémiste.

Dans un communiqué, l'ambassade yéménite à Washington a estimé que ces évacuations "servent les intérêts des extrémistes" et "nuisent à la coopération exceptionnelle du Yémen avec ses alliés internationaux contre le terrorisme".

Les États-Unis ont également pressé tous leurs ressortissants au Yémen à "partir immédiatement".

Londres a aussi placé sa marine marchande en état d'alerte maximum. La France et l'Allemagne maintenaient mercredi leurs ambassades fermées. Paris a prolongé la fermeture jusqu'au 11 août inclus.

Les Pays-Bas, tout comme la Belgique, ont conseillé à leurs ressortissants de quitter le Yémen "au plus vite". Rome a mis ses resseortissants en garde face au "risque particulièrement élevé" d'enlèvements d'Italiens.

Le risque d'attentats à Sanaa est pris au sérieux par les autorités yéménites qui disent craindre une infiltration dans la capitale de nombreux affiliés d'Al-Qaïda, qui seraient prêts à entrer en action.

"Les services de sécurité sont engagés dans une course contre la montre pour prévenir tout risque d'attentat dans la capitale", a déclaré à l'AFP un responsable des services de sécurité.

Le dispositif de sécurité déployé à Sanaa ne concerne pas seulement les ambassades occidentales mais aussi les principaux bâtiments publics de la capitale, selon la même source.

C'est à la suite de l'interception la semaine dernière de messages entre le numéro un d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, et Nasser Al-Whaychi, le chef d'Aqpa basé au Yémen, contenant des menaces d'attentats, que Washington a décidé de fermer ambassades et consulats, selon les médias américains.

AFP