Recherché par le régime kazakh qui l'accuse d'avoir détourné 5 milliards d'euros, l'opposant Moukhtar Abliazov - qui a été arrêté mercredi près de Cannes - est actuellement auditionné à Aix-en-Provence en vue de son extradition.
L’ancien ministre kazakh Moukhtar Abliazov, poursuivi dans son pays pour détournement de fonds, et arrêté mercredi 31 juillet dans le sud de la France, est en cours d’audition en vue de son extradition vers l'Ukraine, a indiqué ce jeudi la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
Trois pays ont demandé l'extradition du dissident kazakh : le Kazakhstan, la Russie et l'Ukraine. Mais "il n'y a pas de convention d'extradition entre la France et le Kazakhstan. Avec la Russie, il est possible, en l'espèce, qu'il y ait prescription. Nous examinons donc celle de l'Ukraine, dans laquelle la banque BTA avait aussi des intérêts", a précisé Solange Legras, avocate générale à la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
"Nous allons lui notifier dans la matinée [de ce jeudi] la procédure d'extradition dont il fait l'objet, avant de requérir un placement sous écrou extraditionnel", a ajouté la magistrate. Il s’agit d’une procédure classique et le pays demandeur a 40 jours à partir de l’arrestation pour faire parvenir les pièces justificatives à la justice française.
L’homme avait été interpellé à 15h, mercredi, dans le village de Mouans-Sartoux par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police judiciaire de Nice. Il est poursuivi dans son pays pour "escroquerie à grande échelle pour un préjudice de cinq milliards de dollars".
Considéré comme un dangereux terroriste en fuite par le régime autoritaire kazakh, l'homme de 50 ans avait été emprisonné en 2002 après avoir pris la tête d'un parti d'opposition au régime du président Noursoultan Nazarbaïev. À sa libération, il avait pris la tête de la banque BTA qui a connu un rapide développement, avant de fuir à Londres en 2009, accusé de détournement de fonds.
L'an dernier, il fut contraint de fuir la Grande-Bretagne, où il a été condamné à 22 mois de prison pour outrage à magistrat, il s’était alors rendu en Italie. Fin mai, son épouse, Alma Chalabaieva, et leur fillette de six ans ont été expulsées de ce nouveau pays d'accueil vers le Kazakhstan, dans des conditions qui ont déclenché une crise politique à Rome.
Avec dépêches