Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a vivement condamné le verdict prononcé à l'égard de Bradley Manning. Le soldat, condamné pour espionnage, avait remis plusieurs milliers de documents confidentiels au site internet WikiLeaks.
Il a tenu à prendre ouvertement la défense de la "plus importante source journalistique que le monde ait jamais vu". Le fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, a condamné, mardi 30 juillet dans la soirée, le verdict prononcé par un tribunal militaire contre le soldat Bradley Manning à l’origine des plus importantes fuites de documents confidentiels de l’histoire américaine.
Assange - cloîtré dans l’ambassade d’Équateur à Londres depuis plus d’un an afin d’échapper à une possible extradition vers la Suède où la justice entend le poursuivre pour deux affaires d’agressions sexuelles présumées-, a accusé Barack Obama de pêcher par "extrémisme" en matière de sécurité nationale. Selon lui, le soldat n’a pas bénéficié d’un procès équitable. "C’est un précédent dangereux et un exemple de l’extrémisme en matière de sécurité nationale. C’est un jugement qui manque de clairvoyance, qui est intolérable et qui doit être cassé", a-t-il déclaré.
Bradley Manning, qui a été reconnu coupable mardi d’espionnage mais non de "collusion avec l’ennemi", avait fourni au site WikiLeaks plusieurs centaines de milliers de documents confidentiels alors qu’il était employé comme analyste de rang subalterne en Irak.
Il a été condamné pour cinq chefs d’espionnage et 14 autres chefs d’inculpation. Il risque une peine de prison pouvant aller jusqu’à 136 ans de réclusion.
La sévérité de la peine apparaît comme un avertissement à l’adresse des lanceurs d’alerte, déterminants pour la survie de l’organisation de Julian Assange. "En 2008, Barack Obama, alors candidat à la présidence, faisait campagne sur un programme qui louait le fait d’alerter l’opinion comme un acte de courage et de patriotisme", a commenté Assange. "Ce programme a été complètement trahi par les actes de Barack Obama", a-t-il conclu.
Le fondateur de WikiLeaks pourrait également tomber sous le coup d’une extradition vers les États-Unis pour répondre des faits impliquant Bradley Manning.
Avec dépêches