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Abbas exclut la présence d'Israéliens dans un futur État palestinien

Alors que les pourparlers israélo-palestiniens ont repris lundi à Washington, Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a exclu "la présence d'un seul Israélien, civil ou militaire" dans un futur État palestinien.

Alors qu'Israéliens et Palestiniens sont retournés, lundi 29 juillet, à la table des négociations à Washington après trois ans de gel, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a présenté, depuis le Caire où il effectue une visite officielle, sa propre vision de la résolution finale. 

"Nous ne verrons pas la présence d'un seul Israélien - civil ou militaire - sur nos terres", a déclaré le dirigeant palestinien devant un parterre de journalistes, égyptiens pour la plupart. "Nous sommes favorables à une présence internationale, multinationale, comme au Sinaï, au Liban et en Syrie", a-t-il ajouté. Les Palestiniens jugent illégale toute colonie de peuplement sur les territoires capturés par Israël pendant la guerre des Six-Jours en 1967, a-t-il rappelé.

Sur le statut de Jérusalem, Mahmoud Abbas n'a pas non plus assoupli sa position. "Nous avons déjà fait toutes les concessions nécessaires", a-t-il affirmé. "Jérusalem-Est est la capitale de l'État de Palestine (...). S'il doit y avoir un certain type d'échange modeste (de territoire) équivalant en taille et en valeur, nous sommes prêts à en discuter - ni plus ni moins."

Avant d'accepter de retourner à la table des négociations, les Palestiniens avaient fixé trois conditions préalables : la libération de prisonniers, un gel complet de la colonisation et la reconnaissance par Israël du tracé de 1967 comme base des frontières du futur État palestinien.

Le secrétaire d'État américain John Kerry, qui a arraché aux deux parties un accord pour la reprise de pourparlers de paix, avait demandé à ses interlocuteurs de ne rien dire sur les termes des discussions.

Israël dit vouloir maintenir une présence militaire en Cisjordanie

De son côté, Israël dit vouloir maintenir une présence militaire en Cisjordanie occupée, à la frontière avec la Jordanie, pour prévenir l'importation d'armes qui pourraient être employées contre l'État juif. Mais Mahmoud Abbas a déclaré s'en tenir aux accords de principe qu'il dit avoir conclu avec l'ancien Premier ministre Ehud Olmert, le prédécesseur de Benjamin Netanyahou, selon lesquels des forces de l'Otan pourraient se déployer "comme garantie de sécurité pour nous et pour eux".

Israël a accepté une seule revendication, la libération de 104 Palestiniens emprisonnés avant les accords intérimaires de paix de 1993, approuvée à une courte majorité
dimanche par les membres du gouvernement Netanyahou. Le cabinet israélien rejette officiellement les autres conditions comme préalables à la reprise des discussions.

Les Palestiniens disent que dans les jours à venir, les Américains pourraient s'efforcer de satisfaire à leurs exigences en déclarant formellement que le tracé de 1967 est la base des négociations. "Nous sommes entre deux opinions", résume un conseiller du président palestinien, Tayyeb Abdoul Rahim.

"Israël doit-il accepter de cesser de construire des colonies, ou doit-il accepter un État sur les frontières de 1967 pour reprendre les discussions ? Quelle est l'option la plus
forte ? La deuxième signifie que toutes les colonies sont illégitimes. L'Amérique est convaincue par notre point de vue (...). Israël n'a pas encore accepté un Etat sur les lignes de 1967, mais il abordera les discussions sur cette base."