La chancelière allemande Angela Merkel est arrivée lundi en Afghanistan pour rendre visite aux 3 500 soldats allemands déployés dans le pays au sein de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan.
AFP - La chancelière allemande Angela Merkel est arrivée lundi en Afghanistan pour une visite surprise aux troupes allemandes, engagées dans le nord du pays, a indiqué un porte-parole de la chancellerie.
Cette visite intervient deux jours après un sommet de l'Otan en France et en Allemagne largement consacré à la guerre en Afghanistan.
Mme Merkel, qui s'était rendue une première fois dans le pays en novembre 2007, est accompagnée de son ministre de la Défense Franz-Josef Jung, a précisé un porte-parole de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan en Afghanistan.
"Elle rendra visite aux troupes allemandes dans différents endroits", a-t-il ajouté, sans plus de détails pour des raisons de sécurité.
La chancelière ne devrait pas se rendre à Kaboul, a-t-on appris de différentes sources officielles.
La guerre menée par les forces internationales contre l'insurrection des talibans est toujours mal perçue en Allemagne. Dans un sondage publié fin mars, 58% des personnes interrogées se prononcent pour un retrait des troupes de ce pays, où sont morts 31 soldats allemands depuis 2002.
Les troupes allemandes, au sein de l'Isaf, sont basées essentiellement dans le nord du pays, relativement moins touché que le centre et le sud par l'insurrection menée principalement par les talibans et qui gagne du terrain depuis deux ans.
Toutefois, dimanche, deux attaques ont touché des forces allemandes dans les environs de Kunduz (nord) sans faire de blessés, avait indiqué l'armée à Berlin.
La visite de la chancelière se déroule deux jours après le sommet de l'Otan à Strasbourg (France) et Baden-Baden (Allemagne), où les Européens ont proposé de dépêcher 3.500 hommes en renfort en Afghanistan, selon plusieurs responsables qui y assistaient.
La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Pologne et l'Espagne ont consenti des efforts significatifs mais limités dans la plupart des cas à la période des élections, prévues en août.
La Maison blanche a parlé, quant à elle, de renforts pouvant atteindre "jusqu'à 5.000 hommes".
Angela Merkel a affirmé samedi lors de ce sommet que "l'Afghanistan (était) vraiment (l') épreuve de vérité", estimant que l'Alliance ne pouvait pas permettre que des réseaux terroristes reprennent pied dans ce pays.
Parlant d'une "responsabilité historique", Mme Merkel s'est félicité de la nouvelle stratégie du président américain Barack Obama qui prévoit des jalons pour mesurer les progrès réalisés dans la stabilisation de l'Afghanistan.
"Nous avons besoin d'objectifs et nous devons vérifier dans des délais précis ce que nous avons atteint", a-t-elle souligné.
L'Allemagne, a poursuivi la chancelière, "continuera d'apporter sa contribution avec des soldats, la formation de la police (afghane) ou en concourant à la reconstruction" de l'Afghanistan". L'Allemagne a engagé en Afghanistan 3.500 soldats au sein de l'Isaf.
Le Parlement a autorisé l'an dernier l'envoi d'un millier d'hommes supplémentaires pour porter son contingent à 4.500 soldats.