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La visite du pape François au Brésil perturbée par des manifestations

Des manifestations contre la vie chère et la corruption sont venues perturber le premier jour de la visite du pape François au Brésil, lundi. Certains protestataires s'insurgent contre les 40 millions d'euros que coûtent les JMJ aux contribuables.

Programme du 23 juillet

Mardi 23 juillet, aucun rendez-vous ne figure au programme officiel du pape. Il restera dans le calme et la verdure de la résidence du Sumaré, sur les hauteurs de Rio. Le porte-parole du Saint-Siège a indiqué que le pape pouvait rencontrer qui il désirait.

Dans la soirée, les journées mondiales de la jeunesse (JMJ), préparées dans tout le pays depuis des semaines, entreront dans leur phase principale, avec la messe d'ouverture célébrée sur la plage de Copacabana par l'archevêque de Rio, Mgr Orani Joao Tempesta.
 

Pour son premier jour de visite au Brésil lundi 22 juillet, à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), le pape François a été reçu par des milliers de fidèles enthousiastes, mais aussi par des manifestants.

Le mouvement social contre la vie chère et la corruption, qui a débuté en marge de la Coupe des confédérations en juin dernier, a en effet profité de la présence du pape pour donner de la voix à Rio de Janeiro. Certains protestataires, qui ont répondu à l'appel du groupe Anonymous, se sont insurgés contre les 53 millions de dollars (40 millions d'euros) que coûte la visite du pape et les JMJ aux contribuables brésiliens.

Les services de sécurité brésiliens doivent gérer parallèlement la présence d'1,5 million de jeunes de 170 pays venus pour les 18e JMJ, des manifestations hostiles à l'Église et surtout un mouvement social de revendication de grande ampleur. Plus de 20 000 soldats, policiers et membres des forces de sécurité ont été déployés pour assurer la sécurité de la visite papale, qui doit durer une semaine.

Alors que le souverain pontife argentin rencontrait la présidente brésilienne Dilma Rousseff, la police a dû disperser des manifestants à coup de gaz lacrymogènes dans la soirée. Ils étaient des centaines à courir dans toutes les directions à proximité du palais Guanabara, où siège le gouvernement de Rio. "Cela ne sert à rien de réprimer, ce gouvernement va chuter", ont scandé les manifestants en fuyant la police. Un cocktail Molotov a été lancé en direction des forces de l'ordre et au moins cinq manifestants ont été interpellés.

Le programme du pape modifié

Les services de sécurité ont même dû changer in extremis le programme du pape, qui a pris un hélicoptère pour aller du centre-ville au palais Guanabara. Auparavant, la voiture dans laquelle François avait décidé de faire un tour du centre-ville avait été bloquée à plusieurs reprises par des fidèles enthousiastes, suscitant les craintes de son entourage. Le pape était resté imperturbable et souriant, goûtant le contact avec la foule.
Dans son discours, il a fait allusion aux dernières manifestations. "Je vous demande à tous de faire preuve de considération les uns envers les autres, et, si possible de montrer la sympathie nécessaire pour établir un dialogue amical", a déclaré François. Dilma Rousseff, dont le Parti des travailleurs (PT) est au pouvoir depuis dix ans, a pour sa part déclaré que le Brésil partageait les préoccupations du pape en matière de justice sociale.

Les manifestations devraient continuer dans les prochains jours, dont certaines près de la plage où auront lieu jeudi et vendredi soirs des cérémonies des JMJ en présence du pape et de centaines de milliers de jeunes catholiques. Parmi les protestataires, des féministes et des groupes de défense des droits des homosexuels qui entendent protester contre les prises de position sociales de l'Église.

Mercredi, visite au sanctuaire d’Aparecida

Après une journée de repos, François reprendra mercredi son programme sur les chapeaux de roue avec un déplacement au sanctuaire marial d'Aparecida, à quelque 200 km de Rio. Près de là, un engin explosif "très artisanal" dans un sac en plastique avait été découvert dimanche. Mais le Vatican avait minimisé le danger, la sécurité du pape n’étant pas en jeu selon le Saint-Siège.

Avec dépêches