
Un mois après le début de la fronde sociale au Brésil, l'appel des syndicats à une "journée nationale de luttes" jeudi, seuls quelques dizaines de milliers de personnes ont défilé contre la politique de Dilma Rousseff.
Loin des marées humaines du mois de juin, l’appel des syndicats à une "journée nationale de luttes" a réuni moins de monde jeudi 11 juillet. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes du Brésil, sans réussir à reproduire la forte mobilisation du mois dernier, lorsque plus d'un million de Brésiliens étaient spontanément descendus dans la rue pour crier leur colère face au renchérissement du coût de la vie.
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Les manifestants ont brièvement bloqué des rues et incendié des pneus pour demander le respect des droits des travailleurs – notamment la semaine de travail à 40 heures contre 44 actuellement - tout en récupérant les slogans des précédents rassemblements en faveur d'un meilleur système de santé, d'éducation et de transport. Les cinq grands syndicats du pays ont manifesté côte à côte pour la première fois.
"Nous ne sommes pas à la traîne, nous avons toujours été là. Nous appelons Dilma (Rousseff) à tenir ses promesses", a déclaré Adriana Magalhaes, une responsable de la principale fédération syndicale, la Centrale unique des travailleurs (CUT), proche du Parti des travailleurs de la présidente brésilienne.
Les transports publics peu paralysés
Les manifestations les plus importantes ont eu lieu à Sao Paulo, mégapole de 20 millions d'habitants où 29 terminaux d'autobus ont été bloqués mais où trains et métros ont fonctionné normalement. Parmi les manifestants de l'avenue Paulista, la principale de Sao Paulo, Rosely Paschetti, 49 ans, brandissait une banderole avec l'inscription "plus d'impôts pour les riches, moins pour les pauvres". "Je suis employée municipale à Sao Paulo et je suis là parce qu'il y a une crise dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Il faut changer cela", a-t-elle déclaré.
À Sao José dos Campos, où se trouve le siège de l'avionneur Embraer, 15 000 métallurgistes ont manifesté. Dans d'autres grandes villes comme à Salvador de Bahia, Porto Alegre, Belo Horizonte, Brasilia, Curitiba, Florianopolis ou Manaus, plusieurs écoles ont fermé leurs portes et certains hôpitaux ne traitaient que les urgences.
Une grève des dockers du port de Santos, près de Sao Paulo, le plus grand d'Amérique latine, qui a paralysé provisoirement mercredi toutes ses activités, s'est poursuivie jeudi. Et à Rio de Janeiro, les transports en commun ont fonctionné normalement à l'appel des syndicats, l'objectif étant de permettre à la population de venir manifester.
Quelques heurts à Rio et à Sao Paulo
Des heurts ont toutefois éclaté en soirée à Rio, où des policiers anti-émeute ont tiré des grenades lacrymogènes et utilisé leurs matraques pour disperser de petits groupes de jeunes, certains masqués et cagoulés, qui lançaient des cocktails Molotov et des feux de bengale en marge de la manifestation.
À Sao Paulo, des heurts moins violents qu'à Rio ont éclaté en soirée entre manifestants et policiers, lorsque quelque 1 500 protestataires ont dressé des barricades pour bloquer une autoroute.
Avec dépêches