logo

Rejet des comptes de Sarkozy : l'UMP appelle à la générosité des militants

Suite à l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012, le président de l'UMP, qui estime "injuste" la décision du Conseil constitutionnel, a annoncé le lancement d'"une grande souscription nationale".

Le rejet, jeudi 4 juillet, des comptes de campagne de l'ancien président Nicolas Sarkzoy va peser lourd dans les finances déjà très mal en point de l'UMP. Mais le principal parti d'opposition devrait mettre la main au porte-monnaie pour rembourser les quelque 11 millions d'euros dus par celui qui reste le favori des sympathisants de droite.

Sitôt la nouvelle publiée, le président du parti Jean-François Copé s'est rendu chez Nicolas Sarkozy, dans ses bureaux parisiens de la rue de Miromesnil. En début de soirée, il a annoncé le lancement par l'UMP d'"une grande souscription nationale".

Des finances déjà mal en point

Depuis jeudi soir, les personnes qui le souhaitent peuvent faire un don en ligne, sur le site du parti. "La voix de l'UMP ne s'éteindra pas", a écrit M. Copé dans un message accompagnant le formulaire, en s'adressant aux militants, sympathisants mais aussi aux Français "qui ne partagent pas forcément toutes nos idées mais qui considèrent indispensable, vital même, qu'un grand parti de droite et du centre s'attèle à préparer l'avenir des enfants de France".

L'UMP avait annoncé le lancement de la souscription pour le 8 juillet. Mais "vu le nombre de mails et de coups de téléphone reçus au siège" de la part de donateurs potentiels, le premier parti de l'opposition a décidé de la mettre en ligne sur son site dès jeudi soir.

Depuis les élections législatives de 2012 et la perte de 125 députés par rapport à la mandature précédente, les finances de l'UMP se sont réduites comme peau de chagrin, la dotation de l'État, proportionnelle au nombre d'élus, étant passée d'un peu plus de 33 millions à un peu plus de 20 millions d'euros.

Le trou est important si on le compare aux budgets annuels de l'UMP (54 millions d'euros en 2009, 50 millions en 2010).

M. Copé a également décidé de réunir "la semaine prochaine, le Bureau politique statutaire de l'UMP (la direction du parti) afin d'examiner toutes les conséquences" de la décision des neuf Sages.

Indignation de l'UMP

Le chef du parti de droite a par ailleurs vivement critiqué la décision du Conseil constitutionnel, la qualifiant de "grave". Selon lui, "elle a pour conséquence de priver le premier parti d'opposition républicaine des moyens d'exercer sa mission au service de la démocratie française".

"Afin que les Français soient pleinement informés de ce dont il s'agit, je veux préciser la chose suivante : le fait d'un dépassement - que par ailleurs nous avons contesté - de 400 000 euros sur un budget total de 22 millions a pour effet de priver l'UMP de 11 millions de dotations publiques", pouvait-on lire sur un courrier accompagnant le formulaire de don.

D'autres membres de l'UMP sont également montés au créneau. La décision du Conseil "est très injuste. Nicolas Sarkozy voulait une campagne exemplaire, on a fait du sur mesure", a ainsi affirmé à l'AFP le député Philippe Briand, qui fut le trésorier de campagne du candidat Sarkozy. "Tout était justifié, tout était impeccable, sincère".

Semblant désarçonné par cette décision, M. Briand se demande si "on n'est pas en train d'inventer une nouvelle jurisprudence". "Un président ne pourrait plus s'exprimer l'année qui précède la présidentielle. Il n'est plus élu pour cinq ans mais pour quatre, ça devient compliqué !".

Avec dépêches