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Les chefs d'État à la recherche d'un nouveau secrétaire général

Le sommet de l'Otan se poursuit à Strasbourg. Ses membres cherchent, notamment, à s'accorder sur le nom de leur nouveau secrétaire général. La journée a débuté par une traversée symbolique du Rhin, entre la France et l'Allemagne.

AFP - Les dirigeants de l'Otan reprennent samedi un sommet axé sur l'Afghanistan et cherchent un accord sur le nouveau secrétaire général de l'Otan, après un blocage du favori danois par la Turquie.

A Strasbourg, quadrillée par la police qui s'attend à la plus grande manifestation anti-Otan depuis le début du sommet, ils doivent faire le point sur la mobilisation de renforts en Afghanistan, où les Américains et leurs alliés ne parviennent pas à enrayer les attaques des talibans.

Emmenés par le président américain Barack conciliant, qui a déployé toute sa diplomatie pendant ses premières rencontres vendredi avec son homologue français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, ils doivent également discuter de leurs rapports avec la Russie.

Le président Obama, qui a déjà décidé l'envoi de 21.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, a prévenu vendredi les Européens que les Etats-Unis ne pouvaient pas porter seuls le fardeau de la guerre contre les talibans et leurs alliés d'Al Qaida.

En raison de la proximité de ses bases arrières en Afghanistan et au Pakistan, "il est sans doute plus vraisemblable qu'Al-Qaïda lance une grave attaque terroriste en Europe qu'aux Etats-Unis", a mis en garde M. Obama.

Les Européens préfèrent se concentrer sur la formation de la police et l'aide au développement. Mais pour assurer la sécurité de l'élection présidentielle d'août en Afghanistan, les dirigeants de l'Alliance devraient annoncer l'envoi au moins temporaire de quatre bataillons, soit 3.000 à 4.000 hommes.

Lors d'un dîner de travail à Baden-Baden vendredi soir, les dirigeants ont échoué à s'entendre sur le nom du prochain secrétaire général de l'Otan. La Turquie a publiquement exprimé ses réserves sur le favori, le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, soutenu par Berlin, Paris, Londres et Washington.

Les discussions devaient reprendre samedi, a indiqué le porte-parole de l'Otan James James Appathurai. Il a ajouté qu'il n'"y avait aucune obligation de prendre une décision maintenant" pour trouver un successeur au Néerlandais Jaap de Hoop Scheffer, qui quitte en principe son poste le 31 juillet.

Les pays alliés ont également abordé la question des relations difficiles que l'Alliance atlantique entretient avec la Russie. Leur conclusion unanime a été que l'Otan "doit continuer à discuter avec la Russie, y compris sur les points de désaccord", a  déclaré le porte-parole de l'Otan James Appathurai-t-il ajouté.

Quant à ses divergences avec Moscou, l'Otan ne peut que "répéter ses principes fondamentaux" qui sont "le rejet de toute sphère d'influence et le refus de tout compromis sur l'intégrité territoriale", a expliqué M. Appathurai, dans une allusion à l'intervention russe en Georgie et à sa reconnaissance de deux territoires séparatistes.

La décision prise début mars par les ministres des Affaires étrangères de l'Otan de reprendre le dialogue avec la Russie, après six mois de suspension, est donc entérinée.

Le Conseil Otan-Russie devrait reprendre ses réunions au niveau des ambassadeurs "dans les semaines à venir", a précisé le porte-parole. Quant à la prochaine réunion ministérielle, elle devrait se tenir "courant mai", si la Russie en est d'accord, a-t-il ajouté.

Alors que M. Obama et son épouse Michelle charmaient un public soigneusement sélectionné en France et en Allemagne, des militants anti-Otan encagoulés ont affronté violemment la police française pour la deuxième journée consécutive.

Les organisateurs ont appelé des milliers de manifestants à converger sur Strasbourg samedi, à l'heure de la clôture du sommet.