logo

L'Union européenne débloque 6 milliards d'euros pour les jeunes chômeurs

Les Vingt-Sept se sont mis d'accord, dans la nuit de jeudi à vendredi, sur un plan pour lutter contre le chômage des jeunes Européens. Six milliards d'euros seront consacrés à cette lutte, une somme qui pourra être complétée par la suite.

Les dirigeants de l'Union européenne (UE), réunis en Conseil européen, se sont mis d'accord, dans la nuit de jeudi 27 à vendredi 28 juin à Bruxelles, sur un plan de lutte contre le chômage des jeunes et sur des mesures pour faciliter le financement des PME.

Les Vingt-Sept ont accepté de concentrer sur 2014 et 2015, 6 milliards d'euros de crédits budgétaires européens initialement prévus pour sept ans, afin de financer un mécanisme garantissant à de jeunes chômeurs européens de retrouver un emploi, un stage, une formation ou un apprentissage. Selon la Commission européenne, le taux de chômage des moins de 25 ans atteint 23,5 % en Europe, soit six millions de personnes.

6 milliards d’euros, ou plus

Mais l'enveloppe de 6 milliards d'euros est jugée très insuffisante par certains. Pour répondre à cette objection, les dirigeants de l'UE ont décidé qu'elle pourrait être complétée, au-delà de 2015, par des crédits dégagés grâce à la flexibilité introduite dans la gestion des lignes budgétaires de l'Union.

"La flexibilité signifie qu'il y aura substantiellement plus d'argent disponible que les 6 milliards", a déclaré à la presse le président du Conseil, Herman Van Rompuy, qui a évalué la totalité des sommes ainsi disponibles à 8 milliards d'euros.

Le président français, François Hollande, a pour sa part déclaré que les Vingt-Sept avaient décidé de consacrer en priorité à l'emploi des jeunes "toutes les marges de manœuvre supplémentaires qui pourront être dégagées à partir de 2015-2016". "Ce qui veut dire qu'en réalité, nous aurons non seulement les 6 milliards mais sans doute deux à trois fois plus de crédits européens pour lutter contre le chômage des jeunes" sur l'ensemble de la période 2014-2020, a ajouté François Hollande.

300 000 jeunes concernés en France

La Banque européenne d'investissement (BEI) financera pour sa part des infrastructures d'apprentissage et d'enseignement supérieur, la formation des jeunes et des prêts étudiants, a également dit le président français.

Ce programme sera concentré sur les régions de l'UE où le taux de chômage des jeunes est supérieur à 25 %, soit 13 pays. Les principaux bénéficiaires devraient être l'Espagne, la Grèce, l'Italie et la France la première année, a précisé un diplomate européen. Pour la France, a souligné François Hollande, cela représentera 600 millions d'euros en 2014-2015, pour 300 000 jeunes.

La BEI sera aussi mise à contribution dans un plan d'investissement et de financement des PME. Il s'agit de dégager 50 à 100 milliards d'euros de prêts aux PME par des mécanismes alliant effet de levier et garantie de ces crédits par les fonds structurels européens.

Le retour du rabais britannique sur la table des négociations

Ce Conseil s'était ouvert jeudi dans un climat apaisé après une salve d'accords sur l'agriculture, les banques et le budget communautaire et la mise en sourdine par la France de son différend avec José Manuel Barroso.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a cependant failli gâter l'ambiance en revenant sur la question du rabais sur la contribution britannique au budget communautaire, que tout le monde croyait réglée depuis février dernier. L'affaire a finalement été soldée : le mode de rabais britannique "peut avoir quelques corrections" mais ça n'aura pas d'incidence sur la France, a déclaré François Hollande.

Quant aux recommandations adressées par la Commission à la France, celle-ci a obtenu que la mention d'un report de l'âge légal de départ à la retraite soit remplacée par celle de l'"âge effectif" et que soit reconnu le rôle des partenaires sociaux dans les réformes structurelles.

Avec dépêches