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Twitter, Facebook et Google dans le collimateur d'UFC-Que Choisir

L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a donné trois semaines à Facebook, Twitter et Google pour revoir les conditions d'utilisation de leurs services jugés "abusives".

"Froid dans le dos", "abusif" ou encore "tentaculaire" : l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir s'est, à son tour, penchée avec sévérité sur les conditions d'utilisation des services des géants de l'Internet Facebook,Twitter et Google (plus spécifiquement son réseau social Google+).

Leur conclusion : ces mastodontes peuvent faire à peu près ce qu'ils veulent avec des données collectées "à l'infini" dans "la plus grande opacité". L'UFC-Que Choisir a donc donné, jeudi 27 juin, à ces trois groupes trois semaines pour simplifier le labyrinthe des conditions d'utilisation. Passé ce délai, l'association envisagera "d'aller plus loin et d'agir en justice. Nous irons jusqu'au bout", a affirmé son président Alain Bazot.

L'ultimatum, adressé par lettre à Google, Twitter et Facebook, demande "de supprimer les clauses que nous jugeons abusives ou illicites au regard du droit français". Les courriers feraient, d'après l'UFC-Que Choisir, cent pages "ce qui montre l'ampleur de la violation du droit français".

"Illisibles"

"Elliptiques ou pléthoriques, les conditions contractuelles des réseaux sociaux ont pour point commun de ne donner aucune information claire sur les services qu'ils fournissent", et ces textes, "accessibles uniquement sur leur site internet, sont illisibles", résume l'UFC-Que Choisir.

À titre d'exemple, "la politique de vie privée, les conditions d'utilisation et les règles de Twitter (trois textes!) renvoient par liens hypertextes à pas moins de 65 pages internet, parfois en langue anglaise!", déplore l'association.

En outre, juge l'UFC, "les informations essentielles (responsabilité, récupération des données sur les divers terminaux, etc.) sont morcelées et distillées de manière éparse dans les conditions, au point qu'il est impossible de savoir l'étendue des données collectées".

Dans le sillage de la Cnil

"Une date de naissance, une photo, un article ou une vidéo peuvent être récoltés et exploités partout dans le monde par Facebook, Google et Twitter sans que l'internaute n'ait donné un accord spécial", dénonce-t-elle.

"Pourquoi une telle opacité? Pour masquer le cœur du problème: aujourd'hui on se demande si on peut vraiment encore parler de données personnelles. Les réseaux font preuve d'un appétit insatiable", déplore Amal Taleb, du service juridique de l'UFC, qui a piloté l'analyse des contrats.

Elle souligne également que "les clauses des contrats permettent potentiellement à un réseau de collecter d'autres données" - tel le contenu des répertoires téléphoniques - "sur les terminaux" (smartphones, tablettes, ordinateurs) utilisés par la personne pour se connecter à Facebook, Google+ ou Twitter.

"En France, le droit de collecter est strictement encadré par la loi Informatique et Libertés", rappelle Amal Taleb.

Le 20 juin, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a donné trois mois au seul Google pour se mettre en conformité avec la loi française en matière de protection des données, sous peine de sanction financière.

"La Cnil lance des coups de semonce mais elle ne peut pas aller plus loin, elle ne peut pas saisir les tribunaux. L'UFC peut en revanche aller dans les tribunaux, et je peux vous dire que les grandes sociétés sont extrêmement sensibles lorsque l'on met le pied au tribunal", a tenu à souligner Alain Bazot.

L'UFC invite l'ensemble des utilisateurs de ces sites à signer une pétition mise en ligne sur son site et à rejoindre le mouvement qu'elle lance, intitulé "Je garde la main sur mes données".

Avec dépêches