
Les 11 pays du groupe des "Amis de la Syrie" réunis au Qatar se sont entendus sur "une aide urgente en matériel et en équipement" destinée à la rébellion. Ils ont également condamné le rôle de l'Iran et du Hezbollah libanais dans la crise syrienne.
Réunis à Doha, les 11 pays amis de la Syrie, dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont annoncé avoir décidé "une aide urgente en matériel et en équipements" à la rébellion afin de lui permettre de faire face aux "attaques brutales du régime".
À l'issue de leur réunion, ils ont indiqué dans un communiqué que "toute aide militaire sera canalisée" par le Haut conseil militaire syrien relevant de l'Armée syrienne libre (ASL), principale faction de l'opposition armée.
L’intervention de l’Iran et du Hezbollah condamnée
Les Amis de la Syrie ont néanmoins "exigé" dans leur résolution finale que l'Iran et le Hezbollah libanais "cessent d'intervenir dans le conflit" syrien, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, affirmant être contre "l'internationalisation du conflit".
"Le Hezbollah a joué un rôle terriblement négatif notamment dans l'attaque de Qousseir. Nous ne sommes absolument pas d'accord pour l'internationalisation du conflit. Donc dans le texte que nous venons de publier nous exigeons que les Iraniens et le Hezbollah cessent d'intervenir dans ce conflit", a dit le chef de la diplomatie française lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion de Doha.
"Nous voulons que le Liban soit à l'écart du conflit syrien mais nous ne voulons pas qu'il y ait des actions terroristes de la part du Hezbollah. C'est la raison pour laquelle la France a pris position avec d'autres pays d'Europe pour inscrire la branche militaire du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes", a expliqué Laurent Fabius.
itDes traitements anti gaz sarin envoyés de France
Le ministre des Affaires étrangères, qui avait exclu jeudi que la France livre à la rébellion syrienne des armes qui pourraient "se retourner" contre elle, a par ailleurs annoncé samedi qu’elle avait envoyé des traitements anti gaz sarin "qui peuvent protéger un millier de personnes"."Ça en dit long sur les ravages que fait courir Bachar al-Assad à sa population", a-t-il ajouté.
Paris, Washington et Londres accusent effectivement le régime syrien d'avoir eu recours à des armes chimiques, notamment du gaz sarin, un puissant gaz neurotoxique mortel, dans le conflit qui l'oppose depuis plus de deux ans à une rébellion, ce que Damas dément.
"Chacun à sa façon"
La rébellion réclame des armes lourdes pour protéger les zones civiles de la puissance de feu du régime, qui tente actuellement de reconquérir des poches rebelles à Damas
itet Alep (nord), après avoir repris début juin la localité de Qousseir, bastion rebelle stratégique.
Le chef de la diplomatie du Qatar, soutenant activement l'opposition, cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, a affirmé que les participants à la réunion avaient pris "des décisions secrètes" pour renverser l'équilibre sur le terrain. Il a, en outre, affirmé que neuf des pays participants étaient d'accord sur l'apport d'aide militaire à l'ASL, ne précisant pas quels étaient les deux États réservés sur la question.
Les Amis de la Syrie vont "chacun à sa façon, chacun choisissant son approche, augmenter la portée et l'ampleur de leur assistance à l'opposition politique et militaire", a déclaré, pour sa part, le secrétaire d'État John Kerry, sans préciser si son pays allait apporter une assistance militaire à la rébellion.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, avait déclaré aux journalistes avant l'ouverture de la réunion que son pays n'avait "pas pris la décision" d'armer la rébellion syrienne. Il a toutefois estimé que les rebelles avaient besoin d'un soutien accru "afin de se rendre à Genève" et de pouvoir renverser "le déséquilibre sur le terrain", où le régime a récemment enregistré des progrès.
Le porte-parole de l'ASL, Louaï Moqdad, avait indiqué vendredi à l'AFP que l'ASL avait reçu récemment de l'étranger des quantités d'armes "modernes" susceptibles de "changer le cours de la bataille". Il avait précisé qu'il s'agissait d'armes anti-aériennes et anti-chars, ainsi que de munitions.
Avec dépêches