À l'instar de Paris, qui a clôturé en hausse de 5,37 %, les places financières ont bien réagi aux annonces faites à l'issue des travaux du G20. Des "bonnes intentions" qui devront être suivies d'effets pour calmer définitivement les marchés.
AFP - Les Bourses mondiales ont connu une journée d'euphorie jeudi, les yeux rivés sur Londres où se tenait le sommet du G20 qui a débouché sur un compromis de nature à réjouir les investisseurs.
"Les bonnes intentions (au G20) sont de nature à calmer les marchés à court terme" mais "il faudrait que l'événement se concrétise", a estimé Guillaume Garabédian, gérant à Paris chez Meeschaert Gestion Privée.
Les indices boursiers ont affiché des hausses spectaculaires: 6,07% à Francfort, 5,37% à Paris, 4,28% à Londres, les autres places européennes progressant dans les mêmes proportions.
Vers 17h00 GMT, les actions américaines enregistraient aussi de fortes hausses: le Dow Jones gagnait plus de 3,5% et le Nasdaq près de 4%.
Le mouvement avait commencé dès mercredi à l'approche de l'ouverture du sommet du G20.
Depuis le début de la crise financière, les marchés boursiers sont coutumiers de fortes variations à la hausse et la baisse mais qui avaient souvent lieu dans des volumes d'échanges très faibles. Cette fois le rebond a eu lieu dans des marchés très actifs.
A Paris par exemple, les volumes ont atteint 4,683 milliards d'euros, bien plus que les quelque 3 milliards enregistrés depuis des mois.
"C'est un rebond appuyé, une éternité qu'on n'avait pas dépassé les quatre milliards", commente Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
A Londres, les échanges sur le "carnet" électronique ont bondi à quelque 960 millions selon des données provisoires fournies par une porte-parole, contre une moyenne d'environ 620 millions de transactions par séance en février.
Les marchés ont bien accueilli les annonces des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 qui ont notamment décidé une augmentation considérable des ressources du FMI et de la Banque mondiale pour combattre la récession.
L'ensemble des mesures prises par le G20 devrait permettre d'injecter 5.000 milliards de dollars dans l'économie mondiale d'ici la fin 2010, ont-ils affirmé.
Le Premier ministre Gordon Brown a voulu voir jeudi la naissance "d'un nouvel ordre mondial".
C'est "l'idée d'un consensus, d'une harmonisation qui a rassuré, l'événement fut-il de façade", explique de son côté Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Par ailleurs, quelques statistiques ont donné quelques espoirs d'accalmie sur le front de la crise économique. Aux Etats-Unis, les commandes industrielles ont rebondi en février, après six mois de baisse. Mercredi, déjà deux indicateurs avaient rassuré les investisseurs et notamment le léger redressement de l'activité dans l'industrie américaine en mars.
Dans ces conditions, la décision de la Banque centrale européenne de ramener son principal taux directeur à 1,25% est passée inaperçue.
Du côté des valeurs, cette journée "aura été un festival sur tout", les automobiles, les financières, les industrielles, a relevé Xavier de Villepion.
Les investisseurs ont en effet profité du G20 "pour faire du rattrapage" sur les valeurs des secteurs qui ont perdu beaucoup de terrain depuis le début de la crise, selon le vendeur d'actions parisien.
D'autant qu'"on est dans une période d'entre deux: les résultats des entreprises européennes sont tombés, les publications trimestrielles des sociétés américaines n'ont pas encore commencé: il n'y a plus de chiffres pour embêter" les marchés, a-t-il dit.