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À peine élu au poste de Premier ministre, Nawaz Sharif a réclamé, lors de son tout premier discours devant l'Assemblée nationale, la fin des tirs de drones américains.

Nawaz Sharif a été officiellement investi Premier ministre par l'Assemblée nationale, mercredi 5 juin. L’homme, âgé de 63 ans, devient ainsi le premier homme dans l'histoire du pays à accéder à ce poste pour la troisième fois. Il doit prêter serment dans l'après-midi devant le président Asif Ali Zardari.

Porté au pouvoir par la large victoire de son parti, la Ligue musulmane (PML-N), aux élections générales du 11 mai dernier, Nawaz Sharif avait déjà occupé le poste de Premier ministre de 1990 à 1993 et de 1997 à 1999, avant d’être écarté du pouvoir par un coup d'État militaire du général Pervez Musharraf.

Nawaz Sharif demande la fin des tirs de drônes américains

À peine élu, le nouveau Premier ministre pakistanais a fait savoir dans son premier

discours devant l'Assemblée nationale qu'il souhaitait la fin des tirs de drones américains. "Nous respectons la souveraineté des autre, et ils devraient eux aussi respecter la nôtre et notre indépendance. Cette campagne doit finir", a-t-il déclaré à propos des tirs de drones américains visant régulièrement les rebelles islamistes talibans et leurs alliés d'Al-Qaïda dans le nord-ouest du pays.

Le Premier ministre devra rapidement prendre des mesures, notamment dans les domaines énergétiques et sécuritaires : 180 millions de Pakistanais vivent en effet dans la pauvreté et l'instabilité.

Le regard de Washington

Ses premières orientations seront observées de près par l'Occident, notamment les États-Unis, premier bailleur de fonds du Pakistan. Islamabad est depuis plus de dix ans un allié essentiel des Américains dans la "guerre contre le terrorisme" qu'ils mènent dans la région, notamment dans l'Afghanistan voisin.

Les relations restent néanmoins difficiles entre les deux pays. Washington accusant régulièrement Islamabad de jouer un double jeu avec les islamistes talibans, alors que le Pakistan dénonce souvent de son côté la brutalité, l'unilatéralisme et l'inefficacité de la stratégie américaine.

Avec dépêches