
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé ce mardi que, suite à des analyses effectuées en France, Paris avait la certitude que du gaz sarin a été utilisé en Syrie par le régime et ses complices.
Le ministre français des Affaires étrangères a fait état de "certitude", ce mardi 4 juin, quant à l’utilisation d’armes chimiques en Syrie par les forces du président Assad, et plus précisément de gaz sarin, un puissant gaz neurotoxique, soulignant que "toutes les options sont sur la table".
S’appuyant sur des analyses effectuées dans un laboratoire français à partir d’échantillons rapportés, d’une part, par deux envoyés spéciaux du journal "Le Monde" depuis la banlieue de Damas et d’une source non identifiée, d’autre part, Laurent Fabius s’est montré ferme. "La France a désormais la certitude que le gaz sarin a été utilisé en Syrie à plusieurs reprises et de façon localisée", a-t-il déclaré dans un communiqué.
"Une ligne est incontestablement franchie"
"[Dans le cas des échantillons provenant de la source indéterminée], il ne fait aucun doute qu['ils ont été utilisés par le] régime et ses complices puisqu'on a l'intégralité de la chaîne, depuis le moment où l'attaque a lieu, le moment où les gens sont tués, [et le moment] où on a les prélèvements et où on les fait analyser", a expliqué Laurent Fabius sur France 2, mardi soir.
"Il y a une ligne qui est incontestablement franchie. Nous discutons avec nos partenaires de ce qu'il va falloir faire et toutes les options sont sur la table. Ou bien on décide de ne pas réagir ou bien on réagit, y compris d'une façon armée, là où est produit, où est stocké le gaz", a-t-il poursuivi, avant de nuancer : "Nous n'en sommes pas là".
Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie française avait, en outre, précisé que ces résultats d’analyses avaient été remis par ses soins, mardi matin, au chef de la mission d'enquête mise en place par le secrétaire général des Nations unies, le professeur Ake Sellström. Cette mission est chargée d'établir les faits sur les allégations d'emplois d'armes chimiques en Syrie. "Il serait inacceptable que les coupables de ces crimes puissent bénéficier de l'impunité", a-t-il expliqué.
Pour Washington, il n’y a pas assez de preuves
Les États-Unis, qui ont affirmé par le passé que le recours aux armes chimiques représentait une ligne rouge à ne pas franchir, restent, eux, prudents, affirmant que davantage de preuves sont nécessaires.
"Nous devons augmenter le faisceau des preuves en notre possession (...) avant de prendre une décision", a déclaré le porte-parole de Barack Obama, Jay Carney, lors de son point de presse quotidien. "Il nous faut enquêter davantage."
Par ailleurs, un rapport publié mardi par la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie a répertorié l'usage d'agents chimiques à au moins quatre occasions, en mars et en avril : à Khan Al-Assal, près d'Alep, le 19 mars; à Uteibah, près de Damas, le 19 mars; dans le quartier de Cheikh Maqsoud, à Alep, 13 avril; et dans la ville de Saraqeb, le 29 avril.
Avec dépêches