Dans la revue de presse internationale : la presse israélienne doute que la livraison de missiles S-300 à la Syrie ait eu lieu ; la Grande-Bretagne poursuivie par la Cour européenne de justice pour discrimination ; et l'affaire du maire de Toronto, qui risque de jeter encore plus le discrédit sur le monde politique canadien.
- Dans la presse internationale, beaucoup de journaux reviennent sur la Syrie. C’est le cas, au Liban, de L’Orient le Jour, pour qui Moscou a livré des armes à la Syrie.
C’est en tout cas ce qu’admet le président Bachar al-Assad, lors d’une interview à la chaîne Al-Manar du Hezbollah. L’Orient le Jour estime qu’il s’agirait de missile S-300, c'est-à-dire des armes puissantes capables d’atteindre des villes comme Beyrouth ou encore Tel Aviv.
- Mais à Tel Aviv, justement, on doute de l’exactitude de l’information. C’est ce qu’on apprend en lisant Haaretz. Selon le journal, les renseignements israéliens n’ont pas observé une telle livraison d’armes. Certes, il est possible que leurs radars n’aient rien détecté et que la livraison ait quand même eu lieu, mais pour le quotidien cela ne signifie pas que les missiles soient immédiatement opérationnels. Le personnel syrien devrait d’abord être formé à leur utilisation. Un processus qui peut encore prendre beaucoup de temps. Israel a pourtant de bonnes raisons d’être inquiet, estime le journal, car l’existence de ces S300 pourrait changer la donne et obliger l’armée israélienne à conduire un nouveau raid en Syrie.
- Une intervention israélienne, ou plutôt américaine, qui, pour le Washington Post se fait désormais trop attendre. Dans un virulent éditorial, le Washington Post s’en prend à la politique d’Obama ou plus exactement à l’absence de politique du président américain sur le dossier syrien.
Barack Obama "ignore cette guerre et accepte de facto la perte des intérêts américains dans la région", écrit l’éditorialiste.
- Des intérêts américains qui pourraient rapidement être remplacés par la puissance iranienne. C’est ce que redoute le journal Ashark Al Awsat.
Le journal britannique en langue arabe explique qu’une victoire du régime de Bachar al Assad va bouleverser toute la géopolitique du Moyen-Orient avec l’hégémonie de l’Iran.
Une situation qui pourrait menacer l’existence même de la Jordanie et du Liban.
Asharq Al Awsat, lui aussi, regrette l’absence d’intervention des Occidentaux. Le journal estime que le peuple syrien a été abandonné alors qu’il affronte des armées venus d’Irak, de Russie et surtout du Liban, avec le Hezbollah.
La presse britannique aborde un tout autre sujet : le débat sur l’accès à la sécurité sociale pour les citoyens de l’Union européenne fait rage. La Commission européenne a décidé de traduire la Grande-Bretagne devant la Cour européenne de Justice pour discrimination. Elle reproche à Londres de ne pas octroyer le même accès à la Sécurité sociale à des citoyens de certains pays européens qu’aux citoyens Britanniques.
Pour le Daily mail, cette décision est "absurde". C’est le "meilleur moyen de pousser la Grande-Bretagne vers la sortie de l’Union européenne". Le journal de droite estime qu’il est normal qu’un citoyen qui paie des impots et qui travaille soit avantagé par rapport à un migrant sans emploi qui, lui, ne paie pas d’impôts.
Pour Le Guardian, en revanche, il est normal que la Commission européenne attaque la Grande-Bretagne, puisque la loi communtaire l'emporte sur la loi nationale.
Pour le journal de gauche, cette affaire illustre un autre problème en Grande-Bretagne. Celui du sentiment d’appartenance des citoyens britanniques à l’Union européenne. Ils ne se sentent tout simplement pas Européens. Le journal poursuit : ce ne sont pas les tribunaux qui parviendront à régler ce problème, mais plutôt une campagne d’information pour mieux expliquer l’esprit de l'Europe.
Un coup d’œil, enfin, à la presse canadienne qui revient ce matin sur l’affaire du maire de Toronto. Rob Ford est accusé notamment d’avoir fumé du crack. Lui continue de nier, et malgré les vidéos qui circulent et la fronde et les moqueries que cela suscite, il se maintient à son poste.
Une situation dangereuse, estime Paul Saurette, professeur de sciences politiques à Ottawa, dans les colonnes du Star. Selon lui, il faut arrêter d’accabler Rob Ford. Une telle affaire risque de jeter encore plus de discrédit sur le monde de la politique et les institutions publiques. Un discrédit déjà très grand, trop grand au Canada, selon lui.