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L'ex-président Fujimori continue de clamer son innocence

À quelques jours du verdict de son procès commencé il y a un an et demi, l'ancien président péruvien Alberto Fujimori, poursuivi pour violation des droits de l'Homme, a une nouvelle fois clamé son innocence. Il risque 30 ans de prison.

AFP - L'ancien président péruvien de 1990 à 2000, Alberto Fujimori, a de nouveau clamé son innocence, mecredi lors d'une ultime prise de parole à la barre, à quelques jours du verdict de son procès pour violations des droits de l'Homme, qui dure depuis un an et demi.

"Comme je le dis depuis le début, je suis innocent", a déclaré l'ancien chef de l'Etat. "Les témoins se sont succédés sans que personne ne puisse apporter une preuve contre moi. Ils n'ont pu le faire parce que ces preuves n'existent pas".

Fujimori, qui risque 30 ans de prison, est accusé d'être l'initiateur de massacres à Barrio Altos en 1991 (15 morts) et à la Cantuta en 1992 (10 étudiants enlevés et exécutés) perpétrés par un escadron de la mort, dans le cadre de la guerre occulte du régime contre les guérillas de gauche.

L'ancien président, âgé de 70 ans et en mauvaise santé, a déjà été condamné fin 2007 à six ans dans une affaire de perquisition illégale.

Dans le procès pour violations des droits de l'Homme, son avocat a réclamé l'acquittement pur et simple et dénoncé un procès "politique".

Le quasi-conflit civil entre l'armée et les guérillas du Sentier Lumineux (maoïste) et du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA, guévariste) dans les années 1980-2000 fit 70.000 morts et disparus et marqua profondément le Pérou.

Mais l'héritage de Fujimori reste ambivalent: nombre de Péruviens, au-delà des méthodes d'une "guerre sale", lui rendent grâce d'avoir "gagné" la guerre contre le terrorisme, avec plusieurs tournants dont l'arrestation en 1992 du chef du Sentier Lumineux Abimael Guzman.

Le populisme de Fujimori a aussi gardé aussi une forme d'impact politique, dans les classes populaires notamment. Sa fille Keïko, très confortablement élue députée en 2006, entend être candidate à la présidentielle de 2011.

Un sondage récent montrait les Péruviens partagés sur le sort de l'ex-président. Si une majorité (70%) le pensent coupable, 40% estiment qu'il devrait être condamné à une peine légère, 30% à une peine lourde.

Tags: Justice, Pérou,