Le parti conservateur de l'ancien Premier ministre Boïko Borissov est arrivé en tête des élections législatives en recueillant 30,7 % des suffrages. Un score qui ne lui permet toutefois pas d'obtenir une majorité parlementaire.
Arrivé en tête des élections législatives bulgares, le parti de centre droit GERB va devoir nouer des alliances pour former un gouvernement capable d'apaiser les craintes qui pèsent sur l'avenir du plus pauvre des Etats membres de l'Union européenne.
Des résultats portant sur 99,3% des bulletins attribuent 30,7% des voix à la formation de Boïko Borissov, ancien Premier ministre, devant les socialistes, deuxièmes avec 27,6%.
Le GERB va désormais devoir trouver des alliés pour gouverner mais sa tâche s'annonce difficile. Les nationalistes semblent détenir la clé d'éventuelles négociations à venir alors que les socialistes excluent toute alliance avec la droite.
"Il n'y a rien de dramatique si nous ne pouvons pas former de gouvernement. Mais pour les autres derrière nous, ce sera extrêmement difficile aussi", a réagi Ivaïlo Moskovski, responsable du GERB et ancien ministre.
Si les résultats du vote de dimanche ne sont pas bouleversés par le dépouillement des votes de l'étranger, le GERB occupera 98 des 240 sièges du Parlement et pourrait disposer d'une courte majorité de députés avec le soutien des nationalistes d'Ataka (Attaque), crédités de 7,4% des voix.
Le chef de file d'Ataka, Volen Siderov, a exclu dimanche soir un tel scénario, similaire à celui de 2009, mais il pourrait s'agir d'une position pour entamer des négociations.
Le DPS (Mouvement pour les droits et les libertés), qui représente la minorité turcophone, a obtenu 10,5% des voix et a exclu de participer à un gouvernement avec le GERB.
Les élections se sont déroulées dans un climat de défiance généralisée envers la classe politique dans un pays dont le système judiciaire est sous la surveillance de l'UE.
"Expulser le GERB"
La colère de la population, déjà exaspérée par le chômage et des élites qu'elle juge corrompues, a éclaté en février après une hausse des tarifs de l'électricité, poussant Boïko Borissov à la démission.
La désillusion de l'électorat s'est clairement exprimée à travers la participation, la plus faible à 53% pour des législatives depuis la chute du communisme en 1989.
Convaincu que le GERB ne parviendra pas à trouver d'allié, le chef de file des socialistes, Sergueï Stanichev, a dit que sa formation se tenait prête à entamer des discussions avec le DPS, Ataka et des organisations représentant la société civile pour former un gouvernement et éviter de nouvelles manifestations.
"La première chose à faire, c'est d'expulser le GERB du pouvoir", a dit Sergueï Stanichev. "Nous allons ouvrir des discussions avec les deux premiers partis qui entreront au Parlement."
"Nous prendrons la responsabilité de former un gouvernement. Nous allons aussi discuter avec différentes organisations de citoyens pour aider les citoyens à prendre le contrôle des institutions. Je veux garantir que les discussions avec les autres parties et les organisations de citoyens se tiendront dans la transparence."
Mais, après une campagne électorale plus tournée vers le dénigrement que la présentation de véritables propositions, émaillée de scandales d'écoutes téléphoniques et de votes truqués, il pourrait se révéler difficile pour les différents partis politiques de nouer des alliances.
Et l'on évoque déjà dans les milieux politiques la possibilité d'un nouveau scrutin en septembre.
Reuters