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Le bilan du raid israélien mené au nord de Damas s'alourdit

Selon l'OSDH, 42 soldats syriens sont morts lors du raid israélien conduit au nord de Damas dans la nuit de samedi à dimanche. Alors que le régime se dit prêt à riposter, l'ONU, l'Union européenne et la Russie appellent au calme.

Selon un dernier bilan établi ce lundi par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), au moins 42 soldats syriens ont été tués lors du raid mené par Israël en Syrie dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 mai.

L’attaque visait trois sites militaires situés au nord de Damas censés abriter 150 hommes au total, d’après cette ONG. "On ignore si tous s’y trouvaient lors du raid", indique Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Le sort d’une centaine de soldats reste encore inconnu aujourd’hui.

Aucun bilan officiel n’a été fourni par les autorités syriennes. Dans une lettre adressée dimanche à l’ONU, le ministère des Affaires étrangères s’est contenté d’affirmer que "cette agression avait causé des morts, des blessés et des destructions graves dans ces positions et dans des régions civiles proches".

Les autorités syriennes ont par ailleurs fait savoir qu'elles se tenaient prêtes à riposter : "La Syrie répondra à l'agression israélienne mais choisira le moment pour le faire. Cela ne se produira peut-être pas immédiatement car Israël est en état d'alerte", a affirmé à l'AFP un responsable syrien joint à Damas depuis Beyrouth. "Nous allons attendre mais nous répondrons."

Israël protège son territoire et ses ambassades

Par crainte de représailles, l’État hébreu a annoncé le déploiement de deux batteries anti-missiles dans le nord de son territoire. L’espace aérien a également été fermé jusqu’à ce lundi soir dans la région, et la sécurité a été renforcée autour des ambassades israéliennes dans le monde.

Un responsable israélien a affirmé que les frappes visaient des dépôts d'armes iraniennes destinées au Hezbollah, assurant que son pays ne permettrait aucun transfert d'armes au mouvement libanais contre lequel Israël a mené une guerre en 2006, sans parvenir à le faire plier.

De son côté, Téhéran a nié que des armes iraniennes étaient stockées sur les sites visés et a prévenu que ces raids provoqueraient "des événements graves dans la région et que les États-Unis et le régime sioniste n'en sortiront pas gagnants".

Depuis le début du conflit, déclenché en mars 2011, Israël a mené trois raids près de Damas : le 30 janvier et les 3 et 5 mai derniers.

Face à la montée des tensions, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, "très préoccupé", a appelé "toutes les parties à faire preuve du maximum de retenue et à agir de manière responsable pour éviter une nouvelle escalade dans un conflit qui est déjà dévastateur".

Pour sa part, Moscou a estimé que les attaques israéliennes pourraient provoquer une escalade, avec le "risque d'apparition de foyers de tension" dans les pays voisins, notamment au Liban.

L'Union européenne a aussi dit redouter la propagation du conflit "au-delà du territoire actuel", appelant "toutes les parties" à "ne pas mettre à mal la stabilité déjà très précaire de la région".

Avec dépêches

Tags: Syrie, Israël, Armée,