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Le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, initiateur de la manifestation de dimanche contre l'austérité, appelle tous les déçus de la politique gouvernementale à défiler dans la rue. Mais le parler cru de l'élu peine à rassembler.

"Il fera bon et beau peuple dimanche", a annoncé Jean-Luc Mélenchon sur son blog. "Il y a une gauche dans ce pays et vous allez la voir le 5 mai", prévient le co-président du bureau national du Parti de gauche. Il entend bien faire de la "marche contre l'austérité" une véritable démonstration de force. Jean-Luc Mélenchon table sur une participation d’une centaine de milliers de manifestants. " À 100 000, c'est un triomphe" a-t-il déclaré sur BFM TV. Car "François Hollande a tout divisé, le front syndical, les forces politiques de gauche et nous luttons contre tout ça", a-t-il poursuivi.

En lançant l'idée de cette manifestation "contre l'austérité, contre la finance et pour la VIe République" en plein scandale Cahuzac, le porte-parole du Front de gauche (FG) avait

parlé d'un "coup de balai". Une illustration du "parler cru et dru" du co-président du Parti de gauche (PG) qui n'était pas du goût de tous. Ce n'est "pas la bonne expression", avait rectifié Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

"Grandes formules, envolées et airs de tribun"

Plusieurs personnalités qui auraient pu être tentées par cette démarche visant à "appliquer une autre politique" ont été refroidies par le "coup de balai". Ainsi Europe Écologie-Les verts (EELV), qui compte deux représentants au gouvernement, ne défilera pas. "La manière dont cette manifestation a été montée, les thématiques de cette manifestation, le 'tous du balai', les injures autour des ministres de la République, ne correspondent pas à notre vision de la VIe République", a expliqué Pascal Durand, chef de file des écologistes.

Lutte Ouvrière (LO) s’abstiendra également. "Ce n'est pas notre politique, c'est celle de Jean-Luc Mélenchon", a déclaré à l'AFP Nathalie Arthaud, porte-parole de LO. "Les grandes formules, les envolées, les airs de tribun, tout cela ne suffit pas", estime l'ex-candidate à la présidentielle.

Des écologistes participeront toutefois au défilé, notamment Éva Joly, ancienne candidate EÉLV à la présidentielle. "Éva Joly se met dans une démarche individuelle", estime Pascal Durand. Elle est cependant entourée de plusieurs élus et militants EÉLV qui, dans une tribune publiée sur Mediapart, ont appelé à manifester dimanche.

"Mettre en échec la politique du gouvernement "

Autre allié du Front de gauche : le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot. Il sera "présent avec ses propres mots d'ordre et son propre cortège", précise le parti dans un communiqué "pour contribuer au plus large rassemblement possible afin de mettre en échec la politique du gouvernement et défendre la perspective d'une démocratie réelle, par en bas, qui ne peut se matérialiser par le seul changement de numéro d'une République".

Des syndicalistes, des militants associatifs, des sympathisants sont également annoncés pour ce grand défilé de la place de la Bastille à la place de la Nation. "Plus d'une centaine de bus" étaient déjà prévus en début de semaine selon Marie-Pierre Vieu, responsable de la coordination nationale du Front de gauche.

Le Parti communiste entend d'ailleurs faire de cette marche "une première grande étape" avant les Assises pour une "refondation sociale et démocratique" le 16 juin. Cette fois, les écologistes ont d'ores et déjà répondu présents.

FRANCE 24 avec dépêches