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Entre affaire Cahuzac et chômage record, le FN se pose en vedette du 1er-Mai

Surfant sur l'impopularité du gouvernement de François Hollande, sur l'affaire Cahuzac et sur de bons sondages, le parti frontiste semble bénéficier d'une conjoncture favorable à l'occasion de ce 1er-Mai. Les militants se réjouissent.

Comme chaque année, ils sont plusieurs dizaines de milliers à défiler rue de Rivoli, dans le 1er arrondissement de Paris, à l’occasion du 1er-Mai. Et comme chaque année, c’est le même rituel qui se répète. Les partisans de Front national (FN), le parti d’extrême droite français, munis de drapeaux tricolores, scandent les mêmes slogans : "On est chez nous !", "Du travail pour les Français !", "Gaulois, réveille-toi !", avant de déposer une gerbe au pied de la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides.

En tête de cortège, réunis derrière une banderole, les visages de l’état-major frontiste sourient aux caméras : Marine Le Pen, les députés Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen, l'ancien président du FN Jean-Marie Le Pen et le numéro deux du parti, Florian Philippot.

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Vidéo : le défilé du FN ce mercredi 1er mai

Cette année toutefois, une particularité semble conférer au FN sa place de vedette du jour. Pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, les sondages créditent le parti de Marine Le Pen de 23 % des intentions de vote. "Si l’élection avait lieu aujourd’hui, elle serait qualifiée au second tour devant le président de la République", explique Antoine Mariotti, envoyé spécial de FRANCE 24.

"Un parti 'propre' dans un pays en pleine crise morale"

La présidente frontiste profiterait donc du climat politique délétère qui prévaut en France depuis le scandale Cahuzac. Il faut dire que, pour Marine Le Pen, la poussée fulgurante du chômage et les déboires de l’exécutif sont autant de signes optimistes pour l’avenir, et pour les municipales de 2014 notamment. "Le Front national veut surfer sur cette image de parti ‘propre’ alors que le pays est en pleine crise morale", ajoute le journaliste de FRANCE 24.

"Je suis la lumière de l'espoir", a d'ailleurs sobrement déclaré Marine Le Pen, lors de son traditionnel discours, face aux Français "plongés dans des temps obscurs".

Un rôle de "sauveur" taillé sur mesure pour celle qui s’est toujours posée en protectrice des plus démunis, des spoliés "broyés par le système". Et les manifestants frontistes veulent y croire. "Marine à l’Élysée", a-t-on pu entendre dans les cortèges. "Ni droite, ni gauche !", ont scandé des centaines de jeunes, arborant des tee-shirts "Le peuple d’abord".

Pour Bruno Gollnisch, député européen FN, interrogé par FRANCE 24, la raison de ce succès 2013 est simple : "Nous avons posé les bons diagnostics concernant l’euro, le chômage, l’immigration. Les Français se rendent compte aujourd’hui que nous avons aussi les bonnes solutions".

Le Front national bénéficie également de la désunion syndicale. Partagés sur l'accord national interprofessionnel sur la sécurisation de l'Emploi (ANI), - approuvé par la CFDT, mais rejeté par la CGT et FO - les syndicats français, pourtant soudés durant cinq ans sous l'ère Sarkozy, ont battu le pavé en ordre dispersé.