
Le Real Madrid, dominé par le Borussia Dortmund au match aller (4-1), en appelle à l'union sacrée et à la communion avec le public de Bernabeu pour tenter une remontée épique face aux Allemands, mardi en demi-finale retour de la Ligue des champions.
Les Madrilènes sont conscients du défi immense qui les attend mardi 30 mai, d'autant que le Borussia Dortmund sera poussé par la perspective de sa première finale en Ligue des champions depuis l'unique triomphe du club allemand en 1997. Mais durant toute la semaine, les Merengue se sont attachés à rappeler leur tradition d'équipe héroïque, lançant une vidéo réclamant le soutien du public et cultivant le souvenir des retournements de situation "made in Real Madrid". Ramos et consorts y répètent la célèbre phrase de l'attaquant madrilène des années 1980 Juanito: "90 minutes au Bernabeu peuvent être très longues".
Le Real Madrid fait appel à son histoire
Il y a 38 ans, en Coupe des clubs champions, les Merengue ont déjà retourné pareille situation face aux Anglais de Derby County. Certes, il s’agissait d’un deuxième tour et non d’une demi-finale mais après s’être incliné 4-1 en Angleterre, le Real avait su retourner la situation dans son stade en marquant dans la prolongation un but qui lui avait permis de s’imposer 5-1. Les Merengue de l’époque s’appelaient entre autres Vicente Del Bosque, l’actuel sélectionneur de l’Espagne, ou encore Carlos Santillana, l’homme grâce à qui la qualification devint réelle à la 100e minute de cette rencontre épique.
"Ce match-là, comme celui contre le Borussia Mönchengladbach [un scénario similaire en Coupe de l’UEFA, NDLR], fut incroyable", s’est souvenu cette semaine dans la presse espagnole l’ancien attaquant du Real. "Le stade Bernabeu, si vous l’enflammez, est capable de tout brûler", a ajouté l’ancien international espagnol, comme pour dire à ses successeurs qu’à domicile aucune situation n’est jamais perdue d’avance.
"Il ne faudra pas se laisser griser"
Mardi, les hommes de Mourinho auront toutefois besoin de trois buts pour passer l'obstacle de Dortmund, à condition toutefois de parvenir aussi à préserver leur propre cage. Ce n'est pas évident: en trois confrontations avec les Allemands cette saison (les deux équipes s'étaient déjà rencontrées en phase de poules), les Madrilènes ont encaissé 8 buts...
Ce qui a amené le milieu allemand du Real, Khedira, qui espère se racheter de son match aller décevant, à formuler l'analyse suivante: "Il est important que nous marquions tôt, mais en même temps il ne faudra pas se laisser griser. Nous devrons nous porter à l'attaque, tout en gardant une stabilité derrière et en remportant les duels au milieu".
Cette mission "remontée" des Madrilènes apparaît d'autant plus délicate que leur principal atout offensif, le Portugais Cristiano Ronaldo, est amoindri par une blessure à la cuisse gauche depuis le match aller en Allemagne. Revenu à l'entraînement dimanche après avoir fait l'impasse sur le derby madrilène contre l'Atletico en championnat samedi (victoire du Real 2-1), l’actuel meilleur buteur de la Ligue des champions, avec 12 réalisations et qui reste sur 51 buts en 50 matchs avec son club, devrait tenir son rang, mais il risque de ne pas être en pleine possession de ses moyens.
Dortmund, invaincu à l'extérieur cette saison en Ligue des champions
Pour le reste, le scénario du match aller, où Lewandowski avait martyrisé Pepe en défense centrale, devrait amener Mourinho à recentrer Sergio Ramos dans l'axe aux côtés de Varane, le Ghanéen Essien jouant une nouvelle fois les utilités à droite.
Côté Dortmund, on s'emploit surtout à ne pas crier victoire avant l'heure. "Ce ne sera pas une partie de plaisir et on doit tout faire pour que ce n'en soit pas une pour l'adversaire non plus", a ainsi concédé l'entraîneur Jürgen Klopp après la victoire samedi à Düsseldorf (2-1), acquise dans la douleur mais avec une équipe réserve où Hummels était le seul titulaire habituel aligné dans le onze de départ.
Résolus depuis plusieurs mois à perdre son titre de champion, le Real Madrid est donc aujourd’hui au pied du mur s’il veut sauver sa saison. Les joueurs madrilènes auront pour eux d’avoir comme adversaire l’équipe la plus faible défensivement du dernier carré avec 18 buts encaissés. Mais si Dortmund n’a plus disputé de finale de C1 depuis 1997, l’année de son seul sacre continental, le club reste invaincu à l’extérieur cette saison en Ligue des champions.
Real Madrid: Diego Lopez - Essien, Varane, Ramos, Coentrao - Xabi Alonso, Khedira - Di Maria, Özil, Ronaldo - Higuain
Entraîneur: José Mourinho
Borussia Dortmund: Weidenfeller - Piszczek (ou Grosskreutz), Subotic, Hummels, Schmelzer - Bender, Gündogan - Blaszczykowski, Götze, Reus - Lewandowski
Entraîneur: Jürgen Klopp
FRANCE 24 avec dépêches