logo

Marathon de Cisjordanie : une course pour la liberté de mouvement

Pour la première fois, un marathon a été organisé en Cisjordanie pour défendre la liberté de mouvement des Palestiniens. Une centaine de coureurs a participé à cette course qui s'est déroulée en deux boucles, faute de parcours de 42 kilomètres.

C’est sous la pluie et le vent qu’une centaine de participants ont pris dimanche 21 avril le départ du premier marathon officiel en Cisjordanie. Les coureurs, dont certains portaient des t-shirts en hommage aux victimes du marathon de Boston, se sont élancés devant la Basilique de la nativité de Bethléhem et ont sillonné les collines qui entourent la ville. Ils ont notamment couru le long du mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie et traversé plusieurs camps de réfugiés. Contrairement à un marathon ordinaire, les athlètes de 28 pays différents ont dû effectuer deux fois la même boucle. Les organisateurs n’ont en effet pas réussi à trouver un parcours ininterrompu de 42 kilomètres à l’intérieur de la zone A, cette portion de Cisjordanie qui se trouve sous contrôle palestinien.

"Message de solidarité"

Malgré ces contraintes, la course intitulée Marathon de Palestine pour le droit au mouvement a été organisée pour dénoncer les règles israéliennes de sécurité qui limitent les déplacements des Palestiniens. "Cela envoie un message de solidarité au peuple palestinien. Cela envoie aussi un message aux Israéliens pour [...] qu’ils reconsidèrent leur politique et qu’ils commencent à reconnaître ce qui se passe", a ainsi expliqué Jibril Rajoub, le responsable du Comité national olympique palestinien au journal américain "Christian Science Monitor".

Même si les organisateurs ont réussi à faire homologuer leur course, une vingtaine d’athlètes de la bande de Gaza n’ont pas été autorisés par Israël à quitter l’enclave palestinienne pour participer à l’événement. Le ministère israélien de la Défense s’est justifié en affirmant que ces "autorisations ne peuvent être obtenues que pour des raisons humanitaires exceptionnelles".

En mars dernier déjà, les coureurs de Gaza n’avaient pas pu prendre part au marathon organisé dans leur territoire. En réponse au refus du Hamas de laisser participer les femmes à la course, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens avait tout simplement décidé d'annuler l’épreuve.

Des vainqueurs palestiniens

Comme un symbole, le marathon de Cisjordanie a finalement été remporté par deux Palestiniens, chez les hommes comme chez les femmes. Abdel Nasser Awajme a bouclé la course en 3 h 9 minutes et 47 secondes, tandis que sa compatriote Christine Gebler est arrivé la première en 3 h 36 minutes et 37 secondes. "C’est formidable. Je me suis entraîné pendant deux mois pour ce marathon dans les montagnes près de Jéricho", a déclaré Abdel Nasser Awajme à l’AFP après la course.

Mais pour la plupart des participants, la performance sportive a été reléguée au second rang. En organisant cette course symbolique et pacifique, les Palestiniens n'ont pas voulu battre des records mais surtout donner une autre image de leur cause. "Je cours pour montrer que les Palestiniens sont comme tout le monde. Nous courrons, dansons, chantons, jouons, sautons et nous nous amusons !", a ainsi résumé George Zeidan, un participant palestinien.