Plus de 24 heures après le tremblement de terre qui a secoué le Sichuan, les secours tentent toujours de dégager les victimes. Le séisme a fait plus de 200 morts et disparus dans cette région montagneuse du sud-ouest de la Chine.
Des milliers de secouristes, militaires, ou simples habitants sont mobilisés dimanche dans le Sichuan pour tenter de trouver des survivants au tremblement de terre qui a secoué samedi cette région montagneuse du sud-ouest de la Chine.
Selon un dernier bilan provisoire publié par les autorités chinoises, la secousse d’une magnitude de 6,6 a fait 186 morts, 21 disparus et 11 300 blessés dans cette zone densément peuplée.
Les hôpitaux du Sichuan étant surchargés, les nombreux blessés sont accueillis sous des tentes dressées pour l’occasion.
Dans les décombres, les pompiers et secouristes ont pour l’instant réussi à extraire 91 personnes vivantes, selon le ministère de la Sécurité publique. Des chiens renifleurs ont été tout spécialement envoyés de Pékin pour ces opérations, ainsi que 17 000 militaires et policiers et cinq drones utilisés pour prendre des images aériennes.
Mais l’accès des secours est retardé par d’importants embouteillages sur les routes conduisant à cette région. Un véhicule militaire transportant 17 soldats, a même basculé dans un ravin, faisant une victime.
L’heure des funérailles
Dans les villes du Sichuan, les familles enterrent désormais les victimes. Interrogé par l’AFP, Wu Yong, un père de 42 ans, se désole de la perte de son fils de 15 ans, qui a été enseveli sous les gravats de leur maison.
"J’ai vu mon garçon mais je n’ai pas lui tendre la main pour le sauver. Je l’ai appelé et il m’a répondu deux fois. Mais je n’ai pas pu le sauver", raconte-t-il désespéré.
Dans cette région rurale, la perte d’un fils est une tragédie d’autant plus forte que c’est lui qui doit se charger plus tard, selon la tradition de s’occuper de ses parents.
"À partir de maintenant, je n’ai plus de fils", pleure Wu Yong. "Il avait tant d’amis. Avec un caractère plein de gentillesse et d’humour".
Dans un autre village, une femme de 68 ans ne se remet pas de la terreur ressentie lors de la secousse : "C’était comme si la montagne était devenue vivante. À présent, je n’ai nulle part où aller".
Visite du Premier ministre
En signe de solidarité, le Premier ministre Li Keqiang a rendu visite aux sinistrés après avoir survolé en hélicoptère la zone dévastée.
"L’effort de sauvetage est notre premier devoir", a souligné le chef du gouvernement, qui est en fonction depuis un mois.
Le Sichuan, la quatrième province la plus peuplée de Chine avec 80 millions d’habitants, avait déjà été frappé par un terrible tremblement de terre en mai 2008. Près de 87 000 personnes avaient alors été tuées dans ce séisme d’une ampleur historique.