Alors qu'une nouvelle manifestation anti-mariage gay a lieu dimanche à Paris, des centaines de manifestants nantais ont défilé samedi dans les rues de leur ville pour réitérer leur soutien au projet de loi en faveur du mariage pour tous.
Plusieurs centaines de personnes - 600 selon la police, 2 000 selon les organisateurs - se sont réunies samedi à Nantes pour dénoncer pacifiquement les "fascistes" homophobes, le climat de "terreur" créé par certaines exactions d'opposants au mariage pour tous et clamer leur lassitude d'être insultés, a constaté l'AFP.
"Trans, pédés, gouines, fiers, on se laissera pas faire!" a scandé sur la place Royale une foule dense rassemblant des personnes de tous âges, homosexuels et hétérosexuels, ainsi que des parents d'homosexuels, tenant de nombreux drapeaux arc-en-ciel.
Plusieurs élus locaux se tenaient parmi eux avec leurs écharpes tricolores, dont Michèle Gressus, vice-présidente socialiste de Nantes Métropole, qui a dénoncé "les paroles, les faits et les gestes de fascistes".
"Tout le monde est sorti du bois et j'ai vraiment des relents des années 30 et des Croix de feu (ligue fasciste des années 1930, ndlr). Je trouve qu'effectivement il faut que les républicains se réveillent", a ajouté Mme Gressus.
Le rassemblement était organisé par les Dures à Queer, un collectif anti-homophobie nantais, qui a fait ensuite entonner plusieurs chants et slogans comme "C'est la fin du monde homophobe".
Puis l'un des organisateurs a demandé à la foule de s'effondrer dans un évanouissement collectif, un "evanouing", symbolisant celui de la présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD), Christine Boutin, farouche opposante au projet de loi, quand elle apprendra que la loi sur le mariage pour tous aura été définitivement votée.
"On vit des situations de siège (...), simplement parce que demain il y a des gays et des lesbiennes qui vont se marier? C'est du délire et la droite parlementaire a une énorme responsabilité dans ce climat de terreur qui est en train de se créer", a dénoncé Xavier, un des organisateurs.
"Il y a un climat de peur, mais cette peur, on n'y cède pas, on est en train de gagner, l'égalité est en train triompher et ça, ça devrait nous réjouir", a-t-il ajouté.
Parmi les pancartes on pouvait lire: "L'homosexualité n'est pas un choix, l'homophobie, si" ou encore "Touche pas à mes mères".
AFP