Le tribunal antiterroriste d'Islamabad a prolongé de 14 jours la détention préventive de l'ancien président pakistanais Pervez Musharraf, pour le renvoi illégal de juges lorsqu'il était à la tête de l'État.
Un tribunal pakistanais a prolongé samedi de 14 jours la détention préventive de l'ex-président Pervez Musharraf pour le renvoi illégal de juges lorsqu'il était au pouvoir, a annoncé son parti.
"Le tribunal a ordonné une détention préventive de deux semaines", a annoncé Muhammad Amjad, porte-parole du parti de M. Musharraf, l'APML (All Pakistan Muslim League).
Le général Musharraf, au pouvoir entre son coup d'Etat en 1999 et sa démission en 2008, est revenu récemment d'exil avec l'intention de participer aux élections législatives du 11 mai. Il en a été empêché et a été rattrapé par la justice pour diverses affaires remontant à ses années à la tête de l'Etat.
"Nous allons maintenant nous pourvoir devant de plus hautes juridictions pour demander qu'il soit libéré sous caution", a ajouté le porte-parole.
"Nos avocats ont démenti les allégations selon lesquelles le général Musharraf a renvoyé des juges et les a maintenus en résidence surveillée avec leur famille pendant six mois. Ceci est totalement faux", a-t-il souligné.
M. Musharraf s'est présenté dans la matinée devant un tribunal antiterroriste d'Islamabad, la justice considérant les violations de la constitution dont elle l'accuse lorsqu'il était au pouvoir comme des "actes terroristes contre l'Etat".
Il est arrivé sous haute protection et sous les huées et slogans hostiles de centaines d'avocats, avec lesquels il avait ferraillé lorsqu'il était au pouvoir. Quelques échauffourées ont eu lieu entre les manifestants et la police.
L'ancien président est retourné après l'audience au quartier général de la police de la capitale Islamabad où il avait passé la nuit dernière, ont indiqué à l'AFP plusieurs responsables de sécurité, sans pouvoir préciser s'il y resterait à nouveau ou s'il serait incarcéré en prison. "La décision sera prise par les autorités locales", a déclaré à l'AFP un responsable policier.
La justice pakistanaise avait ordonné jeudi l'arrestation de l'ex-président pour le renvoi illégal de juges lorsqu'il était au pouvoir, une première pour un ancien chef des armées.
M. Musharraf avait échappé à l'arrestation en quittant immédiatement le tribunal sous la protection de ses gardes du corps, pour s'enfuir dans son 4x4 noir devant des policiers ahuris.
Mais il s'était mis en règle vendredi en se présentant à nouveau devant la justice, qui avait prononcé dans un premier temps une détention préventive de deux jours, qu'elle a étendu à deux semaines ce samedi.
AFP