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Mariage pour tous : ambiance à nouveau tendue à l'Assemblée nationale

Alors que des échauffourées ont eu lieu mercredi soir dans plusieurs villes pour protester contre le projet de loi sur le mariage pour tous, les députés se sont une nouvelle fois affrontés sur les bancs de l'Hémicycle.

C’est reparti pour la bataille des mots. Les députés se sont enflammés ce jeudi dans l’Hémicycle à l’heure où le projet de loi sur le mariage pour tous est revenu en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a ouvert les hostilités en accusant la droite de "transmettre, d'entretenir dans la société" un climat qui "ressemble à un scénario de western, de la catégorie des western spaghetti des années 70".

Un affront que s’est empressé de dénoncer Guillaume Larrivé (UMP) qui a alors relevé "la vulgarité du propos (...) Nous ne sommes pas des Indiens combattant des cow-boys, les millions de Français qui s'expriment dans la rue ne méritent pas d'être traités comme cela". 

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"Vous êtes en train d'assassiner des enfants"
Mariage pour tous : ambiance à nouveau tendue à l'Assemblée nationale

"Assassiner des enfants"

Mais la petite phrase polémique du jour revient sans conteste à Philippe Cochet (UMP) qui n’a pas hésité à accuser la gauche "d’assassiner des enfants" en persistant à vouloir faire adopter le projet de loi. "Ce que vous êtes en train de faire est une brèche qui ne se refermera pas si ce texte passe, c'est une ignominie (....) vous êtes en train d'assassiner des enfants !", a-t-il lancé, provoquant l’ire des députés de gauche.

Devant le tollé, Claude Bartolone, président PS de l'Assemblée, a dû interrompre la séance. Si, à son retour dans l’Hémicycle, Philippe Cochet a reconnu la maladresse de son propos, reste que l’ambiance est délétère sur les bancs de l’Assemblée…. Et dans les rues de plusieurs villes de France.

"Casser du pédé"

De nouveaux incidents se sont en effet produits mercredi soir. À l'extérieur du Palais Bourbon, un nouveau rassemblement des opposants au mariage gay a, encore une fois, donné lieu à de vives échauffourées. Des manifestants ont lancé des fusées, des bouteilles et des pierres sur les CRS et ont brisé les vitres d'une voiture. 

Pis, des actes violents à caractère homophobe ont été signalés dans le pays. Quatre hommes ont été interpellés mercredi soir, à Lille, après une agression dans un bar gay de la vieille ville. Les quatre agresseurs ont jeté du mobilier du bar contre la vitrine et les clients en proférant des injures homophobes. "Ils sont venus pour casser du pédé, ils l'ont dit en ces termes", a affirmé le gérant du bar. 

"Mariage, adoption, pas question"

À Lyon, une quinzaine de militants des Jeunesses nationalistes emmenées par Alexandre Gabriac - exclu du Front national en 2011 après avoir posé devant un drapeau à croix gammée en faisant le salut nazi - ont tenté d'occuper la permanence lyonnaise du Parti socialiste. Les militants d'extrême droite se sont présentés derrière une banderole floquée des mots "Mariage, adoption, pas question" en tentant de forcer l'entrée du siege du PS. 

Après une demi-heure de heurts avec les forces de l'ordre, huit manifestants, dont le leader du groupe, ont été interpellés et placés en garde à vue pour trouble à l'ordre public.

Le projet de loi sur le mariage pour tous, qui a toutes les chances d'être voté "conforme" à la version adoptée la semaine dernière par le Sénat, devrait être définitivement voté à l'Assemblée mardi 23 avril.

Avec dépêches