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John Kerry poursuit au Japon ses discussions sur la Corée du Nord

Le secrétaire d'État américain et un haut responsable chinois sont tombés d'accord samedi, à Pékin, sur la nécessité d’œuvrer ensemble à la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Tokyo est la dernière étape de la tournée asiatique de John Kerry.

C'est la troisième et dernière étape de sa tournée en Asie. Après Séoul et Pékin, le secrétaire d'État américain est arrivé à Tokyo, ce dimanche 14 avril. L'objet des discussions, lui, n'a pas changé : John Kerry parlera, avec son homologue japonais Fumio Kishida, des tensions qui règnent dans la péninsule coréenne. 

Le ministre japonais de la Défense, Itsunori Onodera, a dit espérer que les responsables américains et japonais enverront "un message fort" à la Corée du Nord. "Il est important que nous nous coordonnions entre pays et disions à la Corée du Nord, fermement, qu'elle doit abandonner ses programmes nucléaire et balistique", a-t-il indiqué.

Une "certaine fébrilité"

Vendredi, le régime de Pyongyang a mis en garde le Japon contre des "flammes nucléaires", après que Tokyo a déployé des batteries antimissiles et ordonné à l'armée de détruire tout missile nord-coréen qui menacerait le territoire nippon.

"Les Japonais restent parfaitement calmes même si le ton est monté ces derniers jours entre Pyongyang et Tokyo", résume Marie Linton, correspondante de FRANCE 24 au Japon. "Avec tous ces remous, on sent une certaine fébrilité de la part des autorités japonaises. Samedi, un fonctionnaire d'un aéroport a même annoncé à tort que Pyongyang avait lancé un missile alors qu'il s'agissait d'un séisme puissant dans l'est du pays."

John Kerry, qui a demandé aux autorités chinoises de hausser le ton face à son allié nord-coréen, a estimé samedi que l'heure était "critique". La Chine est le seul allié de poids de la Corée du Nord. Le pouvoir à Pékin est généralement considéré comme le mieux à même d'influer sur l'imprévisible régime de Pyongyang, dont les experts s'attendent à ce qu'il procède à un tir de missile autour du 15 avril.

"S'attaquer au problème nucléaire en Corée sert les intérêts de toutes les parties", a convenu samedi le conseiller d'État chinois, Yang Jiechi, promettant que Pékin travaillerait dans ce but avec d'autres pays, dont les États-Unis. "La Chine et les États-Unis doivent ensemble prendre des mesures pour parvenir à l'objectif de la dénucléarisation de la péninsule coréenne", a acquiescé John Kerry.

Beaucoup de voyages à Pékin

Le responsable américain a dit aux journalistes qu'il souhaitait s'assurer que les engagements pris samedi, "une journée extrêmement positive et constructive, au-delà à bien des égards de ce à quoi je m'attendais", n'étaient "pas seulement de la rhétorique, mais une politique réelle", prédisant qu'il serait amené à faire "beaucoup de voyages" à Pékin.

Vendredi, il avait sommé Pyongyang de renoncer à tout tir de missile, mettant en garde le régime nord-coréen contre "une énorme erreur".

En un an, Pyongyang a effectué deux tirs de fusée - dont un réussi en décembre - considérés par les Occidentaux comme des essais déguisés de missiles balistiques, et un essai nucléaire qui lui a valu un nouveau train de sanctions de l'ONU.

Les médias nord-coréens ont jusqu'ici ignoré les discussions de John Kerry à Pékin et Séoul, consacrant une large couverture aux préparatifs, à Pyongyang, du plus important jour férié de l'année, qui célébrera lundi la naissance du fondateur de la dynastie au pouvoir, Kim Il-sung, grand-père de l'actuel dirigeant Kim Jong-un.

Avec dépêches