Dans le nord de l'Angleterre, les habitants de l'ancienne cité minière de Grymethorpe se réjouissent du décès de Margaret Thatcher. Les syndicalistes détestent ouvertement l'ancien Premier ministre qui a entraîné selon eux la ruine de leur ville.
La ville de Grymethorpe située dans le nord de l’Angleterre souffre toujours de la période Thatcher. Après des années de lutte contre la politique économique de l’ancien Premier ministre britannique, tout s’est arrêté dans cette cité en même temps que la fermeture des mines. Le village est ainsi devenu l’un des plus pauvres du pays.
Trente ans après, la "Dame de Fer" y est toujours ouvertement détestée."Tous les jours, on se levait pour aller au travail. Et tout d'un coup, plus rien, tout avait disparu. C'est pour ça qu'on la hait, cette Thatcher, on la déteste. Le diable !", affirme ainsi sans ménagement Jack Howell, un ancien mineur.
Ce syndicaliste avait participé en 1984 aux importants mouvements de grève. Il se réjouit aujourd’hui du décès de son ancien ennemi : "Elle se moquait des emplois. C'était la ligne de son parti. Tout ce qu'elle voulait, c'était se débarrasser du secteur industriel. Nous sommes en train de réfléchir pour la semaine, quand ils vont l'enterrer, à organiser un barbecue, à boire un coup autour d'un barbecue".
"Jour de fête"
Pendant les années du boom industriel, presque tous les hommes de Grymethorpe travaillaient à la mine. Après avoir perdu leur emploi à cause de Margaret Thatcher, ils ne ressentent aucune peine à l’annonce de sa mort, mais au contraire de la joie.
"C'est tant mieux pour elle, qu'elle soit morte. C'était un jour de fête", s’exclame un ancien mineur dans le club des travailleurs de la ville. "C'est venu trop tard. Elle aurait dû avoir une attaque en 1983, comme ça il n'y aurait pas eu la grève de 1984 et elle n'aurait pas ruiné toutes ces familles et ces communautés", regrette pour sa part un autre habitant.
La ville est aujourd’hui au ralenti. Sans nouvelle grande industrie pour remplacer les mines, les perspectives restent maigres. Parmi les enfants du village, 24 % vivent dans la pauvreté.