
Un attentat-suicide à la voiture piégée a été perpétré lundi près de la Banque centrale, au cœur de Damas. Au moins 12 personnes sont mortes. C'est la première fois que le centre-ville de la capitale syrienne est ainsi touché.
Un attentat-suicide à la voiture piégée a secoué lundi 8 avril le centre-ville de Damas, ont annoncé les médias officiels syriens, faisant 12 morts et 45 blessés selon une source médicale. "Des terroristes ont fait exploser une voiture piégée entre la place Sabee Bahrat et la rue Chahbandar" en plein centre-ville, a indiqué la télévision d'Etat. La chaîne a montré des images de restes humains et de nombreux civils sous le choc en train de crier et de pleurer, ainsi que plusieurs carcasses de voiture calcinées. Des hommes tentaient désespérément de dégager un corps d'un taxi damascène. "L'enquête préliminaire montre que l'explosion est un attentat-suicide commis par un terroriste", a précisé la télévision.
Il s'agit de l'attentat le plus central dans la capitale syrienne depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad il y a deux ans. L'explosion s'est produite dans une zone résidentielle, près d'une école qui a été endommagée, selon la chaîne officielle d'informations en continue Al-Ikhbariya. Cette dernière affirme que des enfants se trouvaient parmi les morts et les blessés.
Explosion et tirs intenses
Toutes les vitres du bureau de l'AFP, situé sur la place Sabee Bahrat, ont volé en éclats, ainsi que les coffres des volets roulants. Les employés de l'AFP sont sains et saufs. La journaliste de l'AFP a entendu une puissante explosion suivie de tirs intenses et vu des flammes se dégager de voitures sur la place, en face de la Banque centrale. Les vitres de la majorité des commerces, ainsi que ceux de la Banque centrale, dans la zone ont volé en éclats. Les services de sécurité et l'armée empêchaient les gens de s'approcher du lieu de l'explosion, où des pompiers tentaient d'éteindre le feu.
Le dernier attentat-suicide à Damas remonte au 21 mars. Quarante-neuf personnes, dont le cheikh Bouti, le mufti de la République, proche du pouvoir, avaient été tuées. Le régime avait alors accusé des "terroristes". Les autorités syriennes désignent par ce terme les rebelles aidés dans leur combat contre l'armée par des djihadistes qui ont revendiqué de nombreux attentats, en particulier à Damas, depuis le début du conflit il y a deux ans.
FRANCE 24 avec dépêches