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Il n'y aura pas de rue Hugo-Chavez à Paris

Des élus parisiens du Parti communiste et du Parti de gauche souhaitaient que l'une des rues de la capitale porte le nom de l'ancien président du Venezuela. Une demande rejettée par le Conseil de Paris.

Le nom de Hugo Chavez a-t-il sa place dans les rues de la capitale française ? A priori non, si l’on en croit le Conseil de Paris qui a refusé, lundi, d'attribuer le nom du défunt président vénézuélien à une voie de circulation de la ville, comme le proposaient le groupe communiste et les élus du Parti de gauche (PCF-PG). Principale raison invoquée : la personnalité controversée du "Comandante".

"Attendons que l'histoire fasse son œuvre"

"Chavez a été un personnage assez contesté dans son pays et sur le plan international", explique Pierre Schapira (PS), maire-adjoint de Bertrand Delanoë chargé des relations internationales, en réponse à la demande formulée par l’extrême gauche. Une façon de faire référence non seulement aux relations étroites qu'entretenait le leader bolivarien avec certains dictateurs [dont le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le Libyen Mouammar Kadhafi], mais également à sa mainmise sur les institutions et les médias de son pays.

Pour étayer ses propos, M. Schapira raconte que le maire de Caracas lui a confié un jour s'être "fait retirer tous [ses] pouvoirs" au profit d'une "administration créée de toute pièce", pour la simple raison qu’il était "opposant à Chavez".

"À partir de là, [...] on peut constater que c'est un personnage important pour le Venezuela mais en même temps contesté. [...] Attendons que l'histoire fasse son œuvre et on verra à ce moment-là", poursuit M. Schapira.

"Une très grande émotion dans le monde entier"

Pierre Schapira concède toutefois des qualités à la politique, résolument sociale, menée par Hugo Chavez. "C'est vrai que la pauvreté a baissé, c'est vrai que l'alphabétisation [de la population] a progressé. Mais cela mérite quand même toujours un débat entre nous, ça n'est pas aussi simple que ça", poursuit le maire-adjoint, précisant que Bertrand Delanoë a écrit au président par intérim Nicolas Maduro pour lui faire part de son salut fraternel au peuple vénézuélien à la mort d’Hugo Chavez.

Une marque de sympathie jugée cependant trop discrète par le PCF-PG. "Le 5 mars 2013, le président démocratiquement élu et démocratiquement réélu du Venezuela, Hugo Chavez, est décédé au cours de son mandat et cette mort a suscité une très grande émotion dans le monde entier. [...] Nous regrettons qu'à l'occasion de ce décès, la Ville de Paris ne se soit pas exprimée officiellement", affirme ainsi la conseillère de Paris Danielle Simonnet (Parti de gauche).

Avec dépêches